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N° 73 à l'inventaire de la collection Cros.
Vitrine : Phonographes Lioret. |
Dans l'industrie du phonographe de la fin du 19e
siècle, on ne lésine pas sur la modestie commerciale.
À en croire les publicités, tout phonographe à
cylindres est "sublime", "étonnant", "admirable",
etc. ; les superlatifs sont en vogue.
Ainsi, à Noël 1895 apparaît sur le marché
un petit phonographe-jouet baptisé très modestement
" Le Merveilleux".
Le concepteur de cette merveille est le français Henri
Lioret, fils d'horloger et horloger lui-même.
Son entrée en 1893 dans le monde du phonographe fait suite
à la demande d'Émile Jumeau,
fabricant de poupées,
qui désirait rendre parlant l'un de ses modèles
(un "bébé") et le mettre en vente pour les
fêtes de Noël 1893.
Afin d'honorer sa commande, Lioret est le premier au monde à
mettre au point un cylindre en Celluloïd, matière quasi-incassable,
notamment entre les mains des enfants. Ses recherches, brevetées,
font aussi de lui le pionnier dans le domaine de la duplication des
cylindres par moulage. Il faudra en effet attendre 1902 pour que l'on
puisse faire de même avec les cylindres en cire.
L'appareil "Le Merveilleux" est le phonographe qui
équipait le "Bébé Jumeau". Il se présente
enfermé dans une modeste boîte de carton rouge dans laquelle
sont pratiquées deux ouvertures (un volet articulé).
L'une, sur un côté, donne accès à
la mécanique et au cylindre ; l'autre, sur le sommet
de la boîte, s'efface devant le pavillon amplificateur
disposé verticalement. |
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