Carlos Fuentes
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Les figures hispaniques l Biographie
l L'oeuvre narrative de Carlos Fuentes l
Bibliographie l Les auteurs hispano-américains |
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Carlos Fuentes nous parle des figures hispaniques
Mireille Tiffaillas
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La BnF accueille l'écrivain Carlos
Fuentes, figure de proue de la littérature latino-américaine.
Les 14, 16 et 17 mai 2001, il prononcera trois leçons dans
le cadre des grandes conférences
BnF-Fondation Del Duca. Son choix
s'est porté sur des archétypes universels qui ont marqué
l'histoire culturelle et littéraire de l'Espagne. Don Quichotte,
la Célestine et Don Juan sont des personnages que Carlos Fuentes
reprend à son compte dans son uvre littéraire. |
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" Une des missions de
l'artiste consiste à dire au monde, aux lecteurs,
nous sommes insatisfaits, nous sommes incomplets, l'histoire
n'est pas achevée, nous n'avons pas atteint ce
que nous voulons atteindre et nous ne l'atteindrons jamais,
l'aventure humaine consiste à tenter l'impossible,
même si nous échouons ".
in Imagen, revue vénézuelienne.
Juillet 1993 |
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Pour avoir une vision unique de l'uvre de Carlos Fuentes,
il est intéressant de se pencher sur L'âge du temps,
organigramme général de son uvre narrative.
L'écrivain explicite les orientations majeures de sa
production. Ce kaléidoscope reprend une grande partie
de sa création.
L'uvre littéraire de Carlos Fuentes est une vision
imaginaire du Mexique. Il se sert de la littérature pour
révéler la réalité et il se sert
de l'art pour insérer la continuité dans une histoire
de l'Amérique latine marquée par la coupure culturelle.
Le symbole est alors le moyen de passer du réel à
l'imaginaire. La recherche identitaire du Mexique est très
présente chez Carlos Fuentes. |
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" Nous sommes tous des Colomb qui parions
sur la réalité de notre imagination, et
nous gagnons ; nous sommes tous des Quichotte qui croyons
ce que nous imaginons ".
in "Christophe
et son uf " |
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La leçon relative à Don Quichotte ou la vérité
sauvée par le mensonge est une approche symbolique
de la conscience des mensonges de l'histoire à travers
la triste figure du héros et l'illusion déçue
de l'Espagne.
Dans son essai, Cervantes o la critica de la lectura, le désir
d'irréalité comme affirmation d'une autre réalité,
permet d'accéder à la conscience de la vérité
dans l'histoire.
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" La puissance du désir se nomme
littérature ".
in Carlos Fuentes
de Gérard Montassier. Fayard 1980 |
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La deuxième leçon porte
sur La Célestine ou la tribu accidentelle. Ce personnage
célèbre emprunte les traits de l'entremetteuse
de Fernando de Rojas qui avec d'autres personnages assiste aux
premières explorations du Nouveau Monde. Dans Terra Nostra,
Fuentes imagine des aberrations historiques et établit
un lien entre l'histoire cyclique menant à la catastrophe
et l'avènement d'un temps qui sera celui de la résurrection
de l'utopie. Une fois encore, Le rapport entre l'ancien monde
et le nouveau monde fait émerger un autre monde imprégné
de symbole et d'imaginaire. |
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" Tout roman comporte toujours une
autre narration contiguë, parallèle, invisible,
de ce que nous croyons être dû à une
écriture singulière".
in Le magazine littéraire.
Interview de Charles Philippe Dulac. février 1982 |
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La dernière leçon, Don Juan ou le miroir et le
corps, fait appel une fois encore à un personnage central
de l'histoire culturelle de l'Espagne. La conquête du
Mexique par l'Espagne s'est traduit par la transformation de
la langue des mexicains et la naissance de la nation métisse.
Le monde mexicain précolombien se conçoit dans
le langage éternel des dieux et quand le serpent à
plumes représentant de ce monde se voit dans le miroir,
il voit avec horreur un dieu au destin plein d'humanité.
Cette vision exprime la chute du Mexique ancien, tombé
aux mains des étrangers alors incarnés par l'homme
nouveau, le Don Juan ambitieux , produit de la bourgeoisie espagnole
montante. Le Castillan est imposé et les mexicain hériteront
d'une langue commune aux habitants de l'Espagne. |
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"L'art donne vie à ce que l'Histoire
a assassiné. L'art donne une voix à ce que
l'Histoire a nié, passé sous silence ou
persécuté. L'art soustrait la vérité
aux mensonges de l'Histoire ".
in Cervantes o la
critica de la lectura, essai de 1976 |
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Les carences et frustrations de la culture mutilée des
Hispano-Américains ont permis à des auteurs comme
Carlos Fuentes de s'exprimer, de recréer une identité
littéraire et artistique. Don Quichotte, la Célestine
ou Don Juan, permettent de dénoncer le nouveau monde
et d'entrevoir l'Utopie. Mais Octavio Paz nous dit qu' "
une littérature naît toujours face à une
certaine réalité historique et souvent, contre
cette réalité. La littérature hispano-américaine
ne fait pas exception à cette règle. Son caractère
singulier réside dans le fait que la réalité
contre laquelle elle se dresse est une utopie ". L'utopie
se réalise dans le temps, celui d'un Autre Monde.
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