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Marcel Bleustein-Blanchet
et Publicis
© DR |
Marcel Bleustein-Blanchet, résistant,
gaulliste émérite, relance en 1946 son agence Publicis.
Ami de Pierre Lazareff, rédacteur
en chef de France-Soir, dont il a la régie, il a pour clients
les chaussures André, Cadum-Palmolive-Colgate,
première grande marque internationale, Nestlé,
Shell, Pathé-Marconi,
Singer...
En 1957, il s'installe sur les Champs-Elysées et l'année
suivante ouvre au rez-de-chaussée, le premier drugstore Publicis.
Marcel Bleustein-Blanchet initie Pierre
Mendès-France aux sondages d'opinion, nouveaux en France.
Il s'occupe de la campagne pour l'emprunt Pinay
et dîne souvent avec Marcel Dassault.
Avec les années 60, la génération du baby-boom
entre dans l'âge de la consommation. La publicité française
se découvre. Sa régie de presse s'enrichit de nouveaux
fleurons : le magazine Elle,
Europe 1, Renault. De nouveaux
talents sont recrutés : Jean Feldman,
le romancier René-Victor Pilhes,
Daniel Toscan du Plantier. Un bureau
des idées est créé où se croisent Pierre
Grimblat, Pierre Dumayet, Georges
de Caunes. Roland Barthes sera
également sollicité pour analyser les publicités
Omo,
Persil. Publicis en fera un de ses maîtres à penser.
Dans les années 70, un nouveau tournant est pris avec l'arrivée
de l'informatisation et de l'internationalisation du groupe . Marcel
Bleustein-Blanchet laissera peu à peu sa place, il prend
la présidence du Conseil de surveillance en 1988, alors que
Maurice Lévy devient président du Directoire
qui est mis en place.
Marcel Bleustein-Blanchet décède
le 11 avril 1996, à l'âge de 90 ans. Maurice
Lévy, devenu patron de Publicis, continue l'expansion
de son groupe et vient de racheter l'américain Bcom3.
Jacque Douce et Havas
Agence de publicité fondée par Auguste
Jean-Pierre Havas. Nationalisée en 1940, elle gère
toute la publicité de l'Etat. Ce droit exclusif est confirmé
à la libération. Elle détient la régie
publicitaire de Radio Luxembourg,
contrôle Métrobus
et Cinéma & Publicité.
Jacques Douce entre chez Havas
au début des années 50 et suit l'apprentissage du terrain.
Energique, acharné et hâbleur, il est l'artisan du renouveau
de la maison. En 1959, il devient Directeur commercial . Il met en
place la première structure marketing et Havas se hisse à
la hauteur de Publicis.
Jacques Douce devient en 1973, Président
Directeur Général. Il rencontre Jacques
Chirac, alors ministre de l'agriculture, conseille Jean-Jacques
Servan-Schreiber pour l'Express
" Les moyens de savoir, le courage de
dire ", et lance le traiteur Le
Nôtre. D'autres campagnes, le
ticket chic & choc de la Ratp,
Hollywood chewing gum, Darty,
marquent leur temps. Il s'oriente vers l'international.
En 1975, Jacques Douce crée
Eurocom, holding de
Havas qui est scindé en plusieurs petites agences. Ce
qui permet de diversifier les actionnaires, de travailler pour des
marques rivales et de sortir de sa qualité de société
d'Etat tout en restant fidèle à la maison mère.
Jacques Douce décède
en mai 1982, à 57 ans. Havas est privatisé en 1987.
Eurocom s'implante aux USA en s'associant
avec Young & Rubicam, fusionne
ensuite avec RSCG et devient Eurocom
advertising, puis Euro RSCG Worldwide
et en 1996 Havas advertising.
www.havas-advertising.fr
Jacque
Séguéla et RSCG
© DR |
Jacques Séguéla, après
avoir été reporter à Paris
Match, France Soir... entre
comme Chef de publicité à l'agence Axe
où il rencontre Bernard Roux
qui est alors Directeur de création. En 1969, ils fondent ensemble
leur agence Roux, Séguéla.
Le premier a en charge la stratégie et la gestion, le second
suit la création et le développement. L'agence s'impose
dans la publicité immobilière avec le lancement de
Port-Barcarès. Mais Séguéla rêve
d'être à l'avant-garde de la publicité. Alain
Cayzac, le 3e homme, est débauché de chez Procter
& Gamble en 1972.
Séguéla impose sa règle
en affiche , 3 mots, 1 visuel et 1 signature. En 1976, il passe de
la 25e place à la 2e, juste après Publicis.
Cette ascension fulgurante est due d'une part à l'achat plutôt
risqué de deux agences Delpire
et AOG dont Jean-Michel
Goudard deviendra le 4e associé et d'autre part, à
la conquête de nouveaux clients Citroën,
Total,
Woolite.
Dans les années 80, Jacques Séguéla
s'occupe de la campagne de François
Mitterrand La force tranquille.
Tapie et les piles Wonder,
Bouygues pour les maisons, Trigano
et le Club Med lui font confiance.
En 1989, Jacques Séguéla
aborde un nouveau virage et milite pour un retour au contenu et à
la structure des messages. Sensible à l'air du temps, il remplace
" Rêve, Rire, Risque " par " Simplicité,
Substance, Spectacle ".
Vingt ans après sa création, RSCG
rachète une agence américaine
TLK. L'agence fusionne en 1991 avec
Eurocom pour devenir Havas advertising
en 1996 dont Jacques Séguéla
devient le vice-président en charge de la création.
Il est en outre l'auteur d'une quinzaine de livres sur la profession.
Jean Feldman et Feldman Calleux & Associés
© Bruno Sutter |
Affichiste, Jean Feldman quitte Publicis
où il était directeur artistique pour fonder son agence
de publicité en 1966 avec Philippe
Calleux.
L'équipe dirigeante est formée d'un créatif et
d'un commercial ce qui est nouveau à l'époque. Disciple
de l'école anglo-saxonne, l 'agence démarre avec Collett
Dickenson Pearce. Feldman retient
les leçons de la " révolution
créative ".
A contre courant, il ne parie pas sur la nouveauté mais joue
sur la pérennité des images Obao,
Vichy, Yoplait
et sa petite fleur... Il défend les
territoires de communication des produits et prône la
longévité des codes." Nous
avons un sens funeste de l'éternité " dit
Philippe Calleux, son associé.
Jean Feldman est reconnu d'emblée
par ses pairs comme un grand de la profession : on parle du "
style Feldman ". En 1991, FCA
fait entrer dans son capital, le groupe japonais Dai
Ichi Kikaku et poursuit son internationalisation avec l'américain
The Bloom Agency. En 1993,
FCA fusionne avec Success pour
former FCA !BMZ, acheté ensuite
par Maurice Lévy, président
de Publicis.
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