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Balade à travers la chanson française |
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En marge de l’exposition de
la BnF "Souvenirs, souvenirs… Cent ans de chanson française",
la rédaction de Chroniques a rencontré
des personnalités dont l’action dans la production –
à la radio, à la télévision et dans les
journaux – a influé sur un certain cours de l’Histoire.
Leur ouverture d’esprit, leur sensibilité, leur engagement,
le hasard des rencontres et des connivences les ont guidés. Et sans
eux, le paysage musical français n’aurait pas été
le même. |
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Cent ans de chanson française, de l’Exposition universelle
de 1900 jusqu’à l’an 2000 : le découpage temporel
de la scénographie de l’exposition "Souvenirs, souvenirs…"
n’a rien de fortuit. La chanson française d’aujourd’hui,
la chanson dite "de variété", est un produit estampillé
XXe siècle dont le développement
reflète parallèlement l’évolution technologique
des modes d’enregistrement et de diffusion. Longtemps mésestimée
parce que "populaire", elle est à présent reconnue
comme un élément à part entière de notre patrimoine
culturel. Pour les besoins de l’exposition, la BnF – lieu majeur
de mémoire, y compris pour ce mode d’expression – a puisé
des documents très divers dans ses collections, qu’ils soient
sonores, imprimés ou graphiques. Affiches, photographies, partitions,
coupures de presse, extraits de correspondances, pochettes de disques, films
et documents sonores non seulement ressuscitent des interprètes devenus
de grandes figures, mais aussi renvoient aux lieux de pratique et aux modes
de diffusion de cet art populaire. Des caf’conc’ du Moulin Rouge
à l’accordéon pailleté d’Yvette Horner,
des poèmes parlés de MC Solaar aux improbables mirages de
la "Star Academy", la chanson se décline sur des supports
divers : partitions imprimées et illustrations des années
trente, 78 tours, puis 45 tours des années soixante, radio-crochets,
cassettes audio, DVD ou, plus près encore, iPod1
de la génération MP32. La chanson
est cette petite – et parfois grande – entreprise qui a su faire
son chemin, captant toujours de nouveaux publics, conduite par quelques
pionniers guetteurs de talents, comme Jacques Canetti, qui fit découvrir
Georges Brassens, Jacques Brel et tant d’autres.
La scénographie de l’exposition offre donc au visiteur une
libre promenade dans un parcours chronologique balisé par ces moments
clés du genre et par les étapes de l’évolution
technologique des supports, évolution qui, en conditionnant le format
de la chanson, deviendra, comme toute contrainte, un aiguillon à
l’imagination et à la création. C’est une invitation
à la balade en images à travers
ces ballades chantées que propose
la BnF, dans dix alcôves conçues comme autant de lieux d’intimité,
autour d’une banquette centrale équipée de casques d’écoute.
Lieu d’audition, de réflexion ou d’émotion, l’exposition
propose à chacun des retrouvailles avec les chansons emblématiques
de son imaginaire personnel ou de notre mémoire collective, à
travers un florilège des "cent chansons du siècle".
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Une vitalité intacte
Démentant les esprits chagrins toujours prompts à pleurer
une prétendue mort de la création, la chanson ne cesse
de se réinventer en puisant dans des thèmes éternels
et dans l’actualité la plus sensible (Le
Déserteur de Boris Vian ou Le Bruit
et l’Odeur de Zebda, entre autres exemples). Le plus
souvent reflet de son époque, elle la précède
ou la porte parfois lorsqu’elle s’ouvre à d’autres
cultures, notamment anglo-saxonne avec le jazz dans les années
trente, le rock’n roll des sixties,
puis le disco, le rap enfin. Mais c’est surtout la vitalité
des compositeurs et des interprètes, leur capacité à
emprunter à la diversité de ce patrimoine, à
le réactualiser sur des rythmes et des sons nouveaux qui apparaît
en filigrane. Ainsi la chanson réinvestit-elle des genres qu’on
croyait tombés en désuétude, comme la comédie
musicale sur scène avec Starmania
ou Notre-Dame de Paris, ou la comédie
filmée avec Les Parapluies de Cherbourg
de Jacques Demy et On connaît la chanson
d’Alain Resnais. À l’ombre tutélaire d’un
Gainsbourg ou d’un Souchon, toute une génération
de jeunes chanteurs – dont Keren Ann, Benjamin Bioley, Miossec,
Carla Bruni, Tété ou Vincent Delerm, parmi d’autres
– renouvelle inépuisablement cette sève. Ils ont
en commun avec de grands anciens comme Charles Trenet le talent d’exprimer
les émotions et les passions ordinaires sur un mode simple
et poétique. François Truffaut évoquait ainsi
ce pouvoir à travers les dernières paroles prononcées
par le personnage de Mathilde dans son film La Femme
d’à côté : "J’écoute
uniquement les chansons parce qu’elles disent la vérité…"
1. iPod : lecteur audio-numérique d’une très grande
capacité et d’un design similaire à celui d’un
téléphone portable.
2. MP3 : procédé par lequel des fichiers audio peuvent
être compressés jusqu’à 10 % de leur taille
initiale, pour être téléchargés facilement
.
Le numéro 16 de la Revue
de la BnF approfondit tous les aspects de la chanson française,
en écho à cette exposition. |
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En savoir plus Souvenirs, souvenirs…
Cent ans de chanson française Du 26 mai au
31 décembre 2004
Commissaires : Elizabeth Giuliani et Pascal
Cordereix
Du mardi au samedi de 10 h à 19 h
Dimanche de 12 h à 19 h
(Interruption exceptionnelle pendant la fermeture annuelle de la BnF, du
6 au 18 septembre.)
Site François-Mitterrand
Petite Galerie (hall Est)
Entrée : 3 €
Avec le soutien de Fondation Sacem, en partenariat
avec Ina, Libération, France Inter, France 2. |
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Les
Signets de la BnF : Chanson française
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