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Le département des Estampes et de la
Photographie a pu acquérir un autoportrait de
Luigi Calamatta, graveur italien qui a fait presque
toute sa carrière en France.
Il s'agit d'un beau
dessin à la mine de plomb, sur une feuille
d'environ 330 x 270 mm. Seule la tête a été
dessinée,
un portrait solennel en buste étant
manifestement prévu à l'origine.
La pièce, acquise
auprès d'un particulier, provient de la succession
de madame Aurore Lauth-Sand, petite-fille de
l'artiste, morte presque centenaire en 1961.
Luigi Calamatta, né à Civita-Vecchia en 1801 dans
une famille originaire de Malte, commença à
graver dès 1817. L'année suivante, il fit la
connaissance du graveur André Taurel qui
séjournait à l'Académie de France à Rome,
et
devint son élève. Quand Taurel revint à Paris, en
1823, Calamatta le suivit. Il devait gagner une
réelle célébrité en gravant des pièces majeures
comme Le Vœu de Louis XIII ou le portrait du duc
d'Orléans par Ingres, dont il devint l'interprète
attitré. Il grava aussi, entre autres pièces très
connues, le masque mortuaire de Napoléon,
moulé à Sainte-Hélène par le docteur
Antonmarchi. Calamatta fut l'ami de Franz Liszt
et de George Sand. Sa femme Joséphine,
fille de Désiré Raoul-Rochette, archéologue et membre de
l'Institut, s'adonna avec quelque succès à la
peinture.
Leur fille Marcellina, dite "Lina",
épousa en 1862 Maurice Sand.
Mort à Milan en
1869, l'artiste fut inhumé à Nohant.
Un second autoportrait d'artiste a pu
être acquis par la BnF en vente publique, à Drouot
le 20 octobre dernier. Cette œuvre est d'un genre
bien différent de la précédente.
Le graveur Félix
Buhot (Valognes, 1847-Paris, 1898) s'est
représenté avec humour et sans complaisance
devant la statue d'Hippocrate, la tête enveloppée
d'une serviette nouée comme le ruban d'un œuf de
Pâques, alors qu'une fluxion dentaire lui déforme
les joues.
Ce dessin à la plume et à l'encre de
Chine, avec rehauts de gouache blanche et
pigment doré sur vélin beige (132 x 204 mm), est
signé de son monogramme et porte l'inscription en
latin Aetatis suae XXX aegrotans se ipsum pinxit (Buhot s'est représenté ici malade, à l'âge de trente
ans), l'artiste pastichant ainsi les maîtres anciens.
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