Il est le fruit d'une loi (n° 92-546 du
20 juin 1992), appuyée par le décret du 31 décembre
1993 et l'arrêté du 12 janvier 1995, et qui attribue
à la Bibliothèque national de France le dépôt
légal des phonogrammes (depuis 1938), des vidéogrammes
et multimédias (depuis 1975), ainsi que des bases de données
et documents informatiques (depuis 1992).

Ainsi un document musical est classé dans le genre de "
phonogramme ". Tout document lié au son et faisant l'objet
d'une publication doit passer par le dépôt légal
audiovisuel. Les collections audiovisuelles de la BnF renferment
ainsi les phonogrammes les plus anciens (premiers cylindres et rouleaux,
microsillons 78 tours, 33 tours et 45 tours) jusqu'aux plus récents
(cédéroms numériques et aux DVD, en passant
par les cassettes sur bande magnétique).

Le dépôt légal audiovisuel s'applique à
tous les documents diffusés en France et mis - gratuitement
ou non - à la disposition d'un public. En fonction du support
audiovisuel concerné, ce dépôt est assuré
par l'éditeur, le producteur, le commanditaire ou l'importateur.
Une fois déposés à la BnF, les documents appartiennent
à l'institution, mais jamais les droits qui s'y attachent.

Le suivi de la production éditoriale audiovisuelle est assuré
à la BnF par des conservateurs et des bibliothécaires,
spécialisés par médias, qui travaillent en
relation avec les éditeurs, les sociétés d'auteurs
et tous les réseaux de la profession. Ils effectuent également
en amont un gros travail de prospection. Ainsi est assurée
la collecte de la mémoire nationale, à travers la
mission du dépôt légal.

Une fois reçu, le titre est enregistré sous le nom
du déposant dans une base informatique appelée BN-Opaline.
Le contenu est écouté, la conformité du titre
et du contenu, vérifiés. Puis le document sonore est
catalogué (description physique et intellectuelle du document
dans un catalogue en ligne) sur cette même base. La notice
obtenue rejoint de ce fait les
386 000 notices bibliographiques produites par BN-Opaline depuis
1983.
L'ensemble formé par ces notices constitue le contenu d'une
Bibliographie nationale française " DSAM " (documents
sonores, audiovisuels et multimédias), qui donne ainsi l'état
de la production éditoriale audiovisuelle française.
Son cédérom est consultable en salle de lecture, mais
aussi à distance, sur le site de la bibliothèque,
comme dans le catalogue général audiovisuel (CDSA)
qui contient les 770 000 notices de l'ensemble de la collection.

Martine Cohen-Hadria
www.bnf.fr/pages/zNavigat/frame/depotleg.htm
Du
dépôt légal... à la reconnaissance
du public
IL ETAIT UNE FOIS TéTé

En 1998, un jeune homme de vingt-trois
ans se présente au service du Dépôt légal
audiovisuel de la BnF, sur le site François-Mitterrand.
Parolier-compositeur encore inconnu, il vient déposer
de ses mains les cassettes de ses oeuvres musicales auto-produites.
A l'époque, il n'a aucun moyen de distribution, n'est
pas inscrit à la Sacem et voit dans ce dépôt
légal* une garantie pour la propriété
artistique de ses chansons...

"Tété"
- c'est son nom - signifie "Le Guide" en dialecte
wolof : d'origine sénégalaise par son père,
antillaise par sa mère. Venant de Saint-Dizier, il
monte à Paris où il tente pendant deux ans de
faire de la musique son métier. Grattant la guitare
dans les cafés et les petites salles parisiennes, il
trouve bientôt un "tourneur " et passe le
plus clair de son temps sur les routes, de concert en concert.
Le succès ne se fait pas prier. C'est que ses mélodies
folk, de format pop, touchent immédiatement par leur
rythme brillant et doux telle une onde liquide, comme ses
textes soignés, à la poésie douce-amère,
juste souriante.

Mais, lucide, pragmatique,
dépourvu de prétention, Tété a
appris à l'école de la rue que rien n'est jamais
acquis et cultive dans son for intérieur les difficiles
vertus de l'opiniâtreté et de l'humilité.

Sa réputation, pourtant,
se répand comme une traînée de poudre.
Le bouche-à-oreille fonctionne à plein. Bientôt,
la presse spécialisée et les radios FM s'extasient
devant les dons du jeune musicien, élevé par
sa mère à la musique anglo-saxonne (Bob Dylan,
Les Beatles, Jimmy Hendrix, Nina Simone) et dont le jeu musical
rappelle Keziah Jones. Le jeune artiste prise tout autant
l'écriture travaillée des paroles d'un Gainsbourg,
d'un Brel, d'un Brassens.
Impossible à cataloguer, il fuit les soirées
du showbizz autant que les étiquettes ... et les certitudes.
Bientôt, les majors des maisons de disque se l'arrachent.
Sous l'égide du label Epic de Sony Music, Tété
peut bénéficier de bonnes conditions de travail,
enregistrer ses premiers album (Préambule et L'air
de rien ) et se produit au Bataclan en mai 2001. Mais il n'aime
rien tant que donner des concerts, sillonnant les routes à
la rencontre d'un public avec lequel il apprécie de
discuter après les spectacles et qui le lui rend bien.
Nul besoin de savant marketing lorsque l'esprit souffle
autant que le talent.
Martine Cohen-Hadria

* En fait, le dépôt légal ne
constitue pas, à proprement parler, une stricte "
protection " de la propriété artistique,
comme on le croit parfois. C'est la Société
des Auteurs et Compositeurs de musique (Sacem) qui offre cette
garantie.

Le site de Tété : www.teteonline.com
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