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Théodore Labrouste, frère de l'architecte
de la salle de lecture des Imprimés de Richelieu, adjoignit
deux pavillons d'extrémité, entre 1856 et 1870, à
l'ancienne galerie du bâtiment de l'Arsenal. Le pavillon ouest,
orné d'un frontispice néo-classique, constitue aujourd'hui
l'entrée officielle de la Bibliothèque.
Parcours de la visite
L'entrée donne au rez-de-chaussée sur un vestibule
au dallage de marbre, aux vastes dimensions, orné de
plusieurs bustes sculptés et situés de part et
d'autre de l'escalier :
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- le buste par Pierre Gourdel, d'Antoine-René
de Voyer d'Argenson, marquis de Paulmy, bibliophile dont
la collection constitue le noyau de la bibliothèque
de l'Arsenal ;
- lui faisant pendant, le buste de Jean-Sylvain
Bailly, élu maire de Paris en 1789, par Pierre
Gourdel également, commandé en 1866 par
le Ministre de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts;
- le buste en bronze d'Adolphe Gueroult, un des premiers
disciples de l'école saint-simonienne, signé
H. Cros 1877,
- et en vis-à-vis, le buste de Lambert-Bey,
autre saint-simonien, par Etex, 1877.
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De ce vestibule, s'élève un imposant escalier
d'honneur en pierre donnant accès, au premier étage,
à deux pièces aménagées pour recevoir
les boiseries décorées de l'ancien appartement
de la maréchale de La Meilleraye et aux salles de lecture
et des catalogues de la bibliothèque.
L'entrée du cabinet La Meilleraye est encadrée
de 2 bustes, à gauche, celui de Henri IV signé
Flatters, et à droite, celui de Sully signé
Allier 1830.
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Cousin du cardinal de Richelieu,
Charles La Porte marquis de La Meilleraye est nommé
grand maître de l'artillerie en 1634. Veuf,
il épouse en 1637, Marie de Cossé
pour laquelle il fait décorer un appartement
en encorbellement. |
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Dans la première salle,
le thème central est l'union des deux familles
La Meilleraye et Cossé Brissac, que célèbre
au plafond un concert des Muses avec Apollon, attribué
aujourd'hui à Charles Poerson. La Renommée
de l'Ancien et celle du Nouveau Monde proclament l'événement;
aux angles on voit les quatre parties du monde. Au nord,
la Gloire tient des boucliers où figurent les armoiries
(et le nom) des lieux où s'est illustré
La Meilleraye, au sud, siège la France triomphante
que prolonge une allégorie de l'Arsenal.Sur les
murs, à hauteur du regard des visiteurs, d'autres
évocations de batailles dont le
Siège de La Rochelle (1627). |
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L'entrée d'Henri IV
à Paris est un hommage au grand-père de la maréchale.
Gouverneur de Paris, Cossé Brissac, avait rencontré
secrètement les émissaires du roi à l'Arsenal
pour mettre au point son entrée dans la capitale, le
mardi 22 mars 1594.
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Sur les panneaux décorés
de grotesques, au registre inférieur, figurent
canards, grues, martins-pêcheurs, cigognes, hérons
etc., évoquant la faune des marais de la Basse-Loire,
région d'origine des La Meilleraye.
Le lit marque l'emplacement de l'alcôve qu'évoque
le décor du plafond : le Sommeil tient les grandes
armes de Cossé Brissac avec leurs nobles alliances,
et celles plus modestes des La Meilleraye ; il est favorisé
d'un côté par le Silence, de l'autre par
la Nuit. Au-dessus de la porte de communication une allégorie
représente la reine Anne d'Autriche régente. |
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La pièce suivante rassemble des éléments
du cabinet et de l'oratoire qui lui faisait suite.
On remarque au registre supérieur les "Femmes fortes"
auxquelles le père Lemoyne a consacré un long
poème en 1647, illustré par Claude Vignon en 1663
dans un recueil de gravures où l'on retrouve toutes les
héroïnes représentées ici.
Le thème évoque les Neuf preuses du Moyen Âge
: les trois reines des amazones : Hippolyte, Antiope et Penthésilée
; trois héroïnes de l'Ancien Testament : Rachel,
Judith et Debora ; trois de l'histoire romaine : Lucrèce,
Pauline et Bérénice ; et trois de l'ère
chrétienne : une "Judith française",
Jeanne d'Arc et Marie Stuart, sous les traits de Marie de Cossé
Brissac. Une treizième figure est celle de Sémiramis.
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Journée du
patrimoine
Dimanche 22 septembre 2002
Bibliothèque de l'Arsenal
1, rue de Sully
75004 - Paris
10 h-12 h30 et 14 h-17 h30
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