La BnF et le programme de l'UNESCO Mémoire du monde
au secours du patrimoine menacé


Extrait des procès-verbaux de l'Assemblée nationale.
Déclaration des droits de l'homme ©BnF/D1
La BnF participe à plus d'un titre au programme Mémoire du monde crée par l'UNESCO. Elle a toujours été associée au Comité consultatif international, elle préside le Comité national, participe au projet du patrimoine numérique mondial et possède, dans ses fonds, l'un des textes fondateurs du patrimoine français qui sera proposé à l'inscription de ce programme.

Lancé en 1992 par l'UNESCO, le programme Mémoire du monde a pour objectif d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'importance de la sauvegarde du patrimoine documentaire de l'humanité, quels qu'en soient la nature (documents écrits, graphiques, sonores, audiovisuels ou multimédias) et le support physique, et d'encourager les Etats à dégager les moyens nécessaires pour favoriser sa conservation, son accessibilité et sa promotion par les technologies les plus appropriées.

Dès l'origine, le programme a été doté d'un secrétariat, placé auprès de l'UNESCO, et d'une structure à trois niveaux.
Le Comité consultatif international, qui se réunit tous les deux ans, est chargé de la conception et de la mise en œuvre du programme : identification des éléments les plus significatifs du patrimoine d'intérêt universel, inscription au Registre Mémoire du monde, sélection de projets et réalisation de microreproduction et de numérisation, recherche de bailleurs de fonds, publications diverses. La BnF y a toujours été associée, en qualité de membre ou d'observateur.

En outre, les Etats membres de l'UNESCO ont été invités à constituer des comités régionaux, s'agissant d'une région géographique du monde, et nationaux.
C'est dans ce cadre que la Commission française pour l'UNESCO a créé, en juillet 2001, le Comité national Mémoire du monde qui réunit des experts, représentants des bibliothèques, archives et autres institutions professionnelles ayant des missions de conservation et dont la présidence a été confiée à la BnF.

Ce comité s'est fixé comme priorités la rédaction d'une charte française du programme, la détermination de critères de sélection adaptés aux éléments du patrimoine français et la sélection de documents français à proposer pour l'inscription au Registre. Il procède par ailleurs à l'expertise des propositions, françaises et internationales, reçues par l'UNESCO, et élabore des recommandations pour améliorer le fonctionnement du programme.

En ce qui concerne le patrimoine français, le Comité a retenu dans un premier temps comme thème fédérateur du programme celui de textes fondateurs ayant eu sur l'histoire du monde une influence majeure transcendant les frontières d'une culture nationale. Il se prépare à proposer l'inscription au Registre de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, corpus de documents manuscrits et imprimés conservés au Centre historique des archives nationales et la première édition de l'Extrait du procès verbal de l'Assemblée nationale du 1er octobre 1789 conservé à la BnF. Ce texte, qui présente une forte valeur symbolique et une résonance universelle, réunit les caractères d'authenticité, unicité, rareté et intégrité.

Enfin, depuis 1998, dans le cadre de Mémoire du monde, l'UNESCO développe une politique soutenue en direction du patrimoine numérique mondial dont la sauvegarde est menacée. Ce souci rejoint celui de la BnF qui, au sein du Comité français, est associée à l'examen des textes proposés par l'UNESCO dans ce domaine, qu'il s'agisse de la résolution adoptée lors de la Conférence générale d'octobre 2001 ou du projet de "charte sur la conservation du patrimoine numérique" en cours d'élaboration.

Ainsi, en participant à Mémoire du monde, la BnF remplit les missions qui lui sont assignées : conservation, mise à disposition et promotion du patrimoine, coopération internationale.


Alix Chevallier