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Souvenirs, souvenirs… Cent ans de chanson française | |||||
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Olivier Poubelle, gérant du Bataclan
et de la Maroquinerie, producteur de concerts.![]() |
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A l'occasion de l'exposition "Souvenirs,
souvenirs", Olivier Poubelle, gérant du Bataclan et de la Maroquinerie et
organisateur de concert dresse un bref panorama de la nouvelle scène parisienne.![]() |
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Chroniques :
Pouvez-vous brièvement présenter vos activités ? ![]() Olivier Poubelle : Je produis des concerts pour Astérios production et gère la programmation de La Maroquinerie et du Bataclan. Astérios exerce une activité de production de concerts depuis 1995. A part une brève incursion dans les musiques du monde, l'essentiel de notre catalogue concerne la "chanson française à texte". J'organise la programmation de la Maroquinerie et du Bataclan. Je précise que je ne produis pas de disque. Seule la scène m'intéresse. Ch. : Quel est le public de la "nouvelle scène française" ? ![]() O .P. : Aujourd'hui, il n'y a pas "un" public de chansons françaises, mais "des" publics. Cette tendance s'est "aggravée" avec l'arrivée des radios "libres" moins fédératrices que ne le furent les radios "grandes ondes" des années 60-70. Elles ont permis un renouveau de la chanson française, à texte, en marge des médias dominants, radios et télévisions. M, Louise attaque, Bénabar, et au sein d'Astérios, Fersen, Têtes raides, Arthur H, Vincent Delerm, Cherhal en sont de bons exemples. Toute une nouvelle génération s'est retrouvée dans ces artistes, même s'ils diffèrent fortement les uns des autres. Ils répondent, en tout cas, à un manque flagrant, que les nouvelles esthétiques ne comblaient pas. Le rock est toujours présent (Noir désir) et connaît même un certain regain de créativité, tout comme le rap qui semblait, à tort, menacé d'épuisement depuis quelques années. ![]() Ch. : Quels sont les nouveaux réseaux de distribution des artistes ? ![]() O. P. : La distribution de la musique en France est en pleine effervescence avec l'intrusion du téléchargement. Il est un peu tôt pour connaître les multiples incidences de cette évolution. Les maisons de disques et certains auteurs s'en plaignent. Il n'est pas exclu que les premiers à en souffrir soient les petit disquaires, les labels indépendants et les musiques dites alternatives. Les médias sont aujourd'hui assez fermés hormis la presse écrite et les radios nationales. Le seul point positif est la scène, très riche, qui se renforce au fil des ans: multiplications des salles, même si elles manquent parfois de moyens, des studios de répétitions, des lieux de formations, des structures de financement et d'accompagnement tels le Centre National de la Chanson et de la Variété Française, le Fond pour la Création Musicale. On peut considérer cela comme insuffisant mais, force est de constater qu'un changement considérable a eu lieu ces vingt dernières années. La légitimité de ces musiques dite actuelles est acquise, y compris auprès du ministère de la culture. On peut éventuellement poindre du doigt la difficulté qui subsiste pour les groupes de jouer à Paris et la disparition d'une salle de référence. Mais les temps ont changé: la détection des talents se fait aussi par d'autres réseaux comme les festivals et les concours. ![]() Ch. : Comment articulez-vous vos activités de producteur de concert et de programmateur ? ![]() O. P. : Les programmations sont totalement indépendantes d'Astérios. Les salles me permettent, éventuellement, d'aider certains projets, et d'accompagner de jeunes artistes, surtout à la Maroquinerie. Il me semble capital que les producteurs de concert restent les exploitants des salles parisiennes. Nous devons nous battre pour conserver ces lieux autant pour préserver notre métier, - nous avons l'obligation d'être des sociétés solides et dynamiques -, que pour conserver l'accès à la scène aux jeunes artistes. La situation à Paris, à cet égard, est plus fragile qu'il n'y paraît notamment à cause des contraintes de plus en plus lourdes qui pèsent sur les exploitants Je ne suis pas sure que des salles "municipales" soit la bonne réponse à cette inquiétude. Nous travaillons, bien sûr, en étroite collaboration avec les maisons de disques et les managers. Leur rentabilité passe par là. Et notre plaisir aussi.
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En savoir plus |
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La Maroquinerie 23, rue Boyer Paris 75020 Tél : 01 40 33 60 30 60 Le Bataclan 50 Boulevard Voltaire Paris 75011 Tél : 01 43 14 35 35 Astérios Production 68, rue de la Folie Méricourt Paris 75011 Tél : 01 53 36 04 70 Site web : astérios production |
Exposition "Souvenirs, souvenirs… Cent ans de chanson française" Jusqu'au 31 décembre 2004 Site François-Mitterrand. Petite galerie. Hall Est. 3 Euros. Mardi-samedi de 10h à 19h. Dimanche de 12h à 19h. |