Accès aux collections : des cabines adaptées aux lecteurs déficients visuels
 
Carole Roux
Quatre cabines insonorisées équipées en matériel informatique adapté sont désormais à la disposition des lecteurs en situation de handicap visuel dans différentes salles de lecture du site François-Mitterrand : il s’agit des cabines 5 et 6 de la salle E (Bibliothèque d’étude, niveau Haut-de-jardin) et des cabines 167 de la salle U, et 115 de la salle M (Bibliothèque de recherche, niveau Rez-de-jardin).
Des ordinateurs y ont été configurés en fonction des besoins de ce public particulier. Ces postes comportent une plage braille (suivi de l’information disponible à l’écran sur un clavier braille), un logiciel de lecture d’écran avec synthèse vocale (Jaws pour Windows), un logiciel de grossissement de caractères (Zoomtext), enfin une imprimante ordinaire et une imprimante braille. Cet équipement a été conçu pour répondre aux besoins d’une démarche de lecteur en bibliothèque : consultation du catalogue, impression de notices en gros caractères ou en braille, consultation d’un ouvrage et prise de notes, et envoi d’informations sur messagerie personnelle en vue de se constituer une bibliographie. Ces cabines sont également munies de machines à lire, acquises par la BnF à l’automne dernier.
De quoi s’agit-il ? Ces machines ont la forme de simples valisettes qui, ouvertes, présentent un scanner intégré et,
dans leur rabat vertical, deux amplis sonores intérieurs similaires à ceux d’une chaîne stéréo : une fois le texte numérisé, un synthétiseur vocal en restitue instantanément le contenu au lecteur par le biais d’une voix de synthèse très proche de la voix humaine. Le lecteur commande l’appareil en toute autonomie au moyen d’un petit pavé numérique (analogue à celui d’un clavier d’ordinateur standard), mais dont les touches sont toutes vocalisées, pour une ergonomie maximum. Au moyen de ces commandes, il peut choisir, par exemple, de lancer une lecture, de l’arrêter, de reconnaître un document, de faire défiler des choix, de revenir au début du texte, de régler la vitesse de lecture, de sélectionner un type de voix…
Il peut notamment archiver un document sur clé USB, comme devrait le permettre une exception consentie en faveur des personnes en situation de handicap, dans le cadre de la loi d’août 2006 sur les droits d’auteurs et les droits voisins dans la société de l’information. Après avoir repéré une notice dans le catalogue de la Bibliothèque (BN-Opale Plus, accessible sur Internet), il est possible de parcourir la table des matières que l’on a scannée, et d’entendre tout ou partie du texte de l’ouvrage souhaité. Il aura suffi au préalable d’en avoir fait la demande au bibliothécaire en banque de salle, qui l’apportera en cabine. De plus, cette lecture s’effectue au choix en français, anglais, allemand, espagnol ou italien. Pour la consultation d’un ouvrage, le lecteur mal voyant peut aussi utiliser un vidéo agrandisseur, installé en cabine.
Il en existe d’autres dans toutes les salles de lecture de la Bibliothèque d’étude (niveau Haut-dejardin), ainsi qu’au département des Cartes et plans, sur le site Richelieu.
Côté presse, des quotidiens comme Le Figaro, Libération et Le Monde sont accessibles, en gros caractères et vocalement, via Internet, grâce au logiciel Vocale Presse, installé dans les salles A (Bibliothèque d’étude) et N (Bibliothèque de recherche). De plus, des loupes électroniques portables sont disponibles à l’intention des visiteurs des expositions et des lecteurs. Dotées de caméras puissantes, elles permettent d’accéder à des informations éloignées comme, par exemple, des objets situés derrière des vitrines d’exposition ou des panneaux signalétiques, ainsi que des cotes d’ouvrages. Ces loupes peuvent être empruntées auprès des services d’accueil des sites François-Mitterrand et Richelieu, sur simple présentation d’une pièce d’identité.
Grâce au soutien de la Fondation Orange, d’autres mesures de la BnF ont pu voir le jour : le surtitrage et l’interprétation complémentaire en langue des signes des conférences du cycle « Leçons de philosophie », ou encore l’adaptation d’ici à l’automne prochain de l’exposition permanente des Globes de Coronelli, à l’intention des visiteurs en situation de handicap visuel.
Autant de mesures qui visent à faciliter l’accès à l’étude et à la recherche de tous les publics de la BnF.

Carole Roux, Chantal Meslet et Martine Cohen-Hadria
(Mission Handicap BnF)