Numérisation de
la presse:
bilan d’étape
Les collections de presse sont parmi les plus consultées
de la BnF. La fragilité de ces supports a incité la Bibliothèque
à entreprendre, dès les années 1960, des programmes
de sauvegarde et de reproduction, d’abord par microfilmage
puis par numérisation. Où en est-on aujourd’hui ?
E
n
2006
, la BnF s’est engagée
dans un plan quinquennal
ambitieux de numérisation de
la presse
1
. L’objectif affiché était de
répondre aux attentes de la commu-
nauté scientif ique en facilitant la
consultation de la presse à travers
en œuvrant à la conserva-
tion de la collection microfilmée très
sollicitée. Riche de près de trois mil-
lions de pages, ce corpus a incontesta-
blement rencontré son public, au-delà
de la seule sphère universitaire. Parmi
les documents les plus consultés,
figurent ainsi de nombreux titres du
programme, ce qui atteste d’un inté-
rêt auprès du grand public. Ce constat
a conduit la BnF à poursuivre ses
efforts de numérisation des collections
de presse sans équivalent détenues par
l’établissement.
Numérisation de masse
Tout d’abord, ce sont plus de
600
titres
de presse (dont de nombreuses revues
ou hebdomadaires) qui ont été numé-
risés dans le cadre du marché de
numérisation de masse. Ces titres sont
désormais
mais souffrent d’un manque de visibi-
lité auquel la bibliothèque tente actuel-
lement de remédier. Pour autant, la
numérisation de la presse ne se limite
pas à une politique de valorisation
mais s’inscrit plus profondément dans
une démarche générale de conserva-
tion d’autant plus nécessaire que ces
documents sont particulièrement fra-
giles (forte acidité du papier, mauvaise
qualité de l’encrage, etc.). C’est ainsi
que, chaque année, la BnF numérise
au titre de la sauvegarde un nombre
notable de fascicules de presse :
50000
images ont été reproduites en
2011
,
100 000
images le seront en
2012
. La presse illustrée en couleurs
est particulièrement adaptée à cette
f ilière, qui s’attache également à
répondre à des besoins spécifiques
émanant des chercheurs. Certains
titres, dont l’état matériel ne permet
plus la communication des originaux
papier redeviennent ainsi accessibles
aux lecteurs. Par ailleurs, toujours
dans cette optique de sauvegarde, le
microfilmage des collections s’effec-
tue depuis plusieurs années dans des
standards dits de pré-numérisation.
Cela permettra, dans les années à
venir, de numériser rapidement de
larges pans des collections de presse :
presse issue des anciennes colonies,
presse satirique, presse féministe, etc.
Nouveaux programmes
Enfin, la BnF a lancé depuis juil-
let
2011
un nouveau marché de numé-
risation de la presse. À raison de
200000
pages par an, il s’agit d’ache-
ver dans un premier temps la numéri-
sation des titres prévus dans le pro-
gramme précédent (
La Lanterne,
Gil Blas
…) puis, dans un second
temps, de poursuivre le projet avec
d’autres titres de presse quotidienne
nationale (
Le Journal, Le
xix
e
siècle
) et
régionale (
Le Radical de Marseille,
L’Écho du Nord
) et sans doute quelques
titres plus spécifiques issus de la presse
des anciennes colonies, de la presse de
l’immigration, ou encore de la presse
de la Commune. Sélectionnés pour
couvrir un large spectre, ces titres
intéresseront un public grandissant,
de chercheurs et d’amateurs, à mesure
que se développera et s’améliorera la
possibilité de recherche plein-texte à
l’intérieur du corpus ainsi qu’une édi-
torialisation du contenu.
Benjamin Prémel
1. Pour plus d’informations sur ce programme,
vous pouvez consulter l’article de la revue
Photo David Paul Carr/BnF.