Auditoriums > Inédits de la BnF par le Quatuor Cambini Le jeune Quatuor Cambini a choisi son nom en hommage à Giuseppe Maria Cambini, violoniste et compositeur prolifique du XVIIIe siècle à la vie tumultueuse ; l’ensemble explore depuis cinq ans un répertoire rare, souvent à la charnière stylistique qui marque le passage de l’époque classique à celle du romantisme. © Amélie Tcherniak, 2011. Rompus à l’exercice musical du jeu sur des instruments d’époque, les musiciens de ce quatuor illustrent leur passion de faire resurgir des partitions méconnues : il en sera ainsi avec ce programme autour de Hyacinthe Jadin et de Félicien David. Hyacinthe Jadin (1776-1800), issu d’une famille de musiciens, fait des débuts précoces marqués par un concerto – composé de sa main – au Concert Spirituel de Paris à l’âge de 13 ans, où il fait sensation au piano-forte. Il sera l’un des premiers professeurs engagés au conservatoire de Paris lors de sa création, en 1795. Il échappe à la conscription dans l’armée napoléonienne au printemps 1800 car atteint de la tuberculose ; il en meurt quelques mois plus tard à l’âge de 24 ans ! Son œuvre, essentiellement instrumentale, est caractérisée par un esprit de grande liberté formelle, notamment pour les trios et les quatuors à cordes qui annoncent l’écriture pour cordes de Beethoven, et celle du piano qui préfigure le clavier de Schubert. Félicien David (1810-1876), quant à lui, est plus proche de la formation autodidacte, même si son apprentissage précoce de la musique est dû tout d’abord à son père, puis à la pratique du chant au sein de la maîtrise de l’église Saint-Sauveur, à Aix. À l’âge de 20 ans, il rejoint la capitale et profite alors de l’enseignement de l’écriture et de l’orgue au Conservatoire. Marqué par son engagement dans le mouvement des saint-simoniens, il y trouve une source d’inspiration faite du culte de l’approche scientifique et industrielle, et d’un rituel symbolique issu des Lumières et de l’ode à la nature. Sa musique, inclassable, est suffisamment intemporelle pour que la marque romantique du xixe siècle reste discrète, même si l’orientalisme et parfois une certaine emphase lyrique peuvent expliquer le grand succès de Félicien David de son vivant… et un certain oubli depuis le siècle dernier ! Jean-Loup Graton Ci-dessus © adoc-photos. Le Quatuor Cambini. Julien Chauvin violon, Pierre-Eric Nimylowycz alto, Karine Crocquenoy violon, Atsushi Sakaï violoncelle. Ci-contre Inédits de la BnF Quatuors inédits de Hyacinthe Jadin (1776-1800) et de Félicien David (1810-1876) par le Quatuor Cambini Jeudi 7 février 2013 – 18 h 30 - 20 h Site François-Mitterrand Grand auditorium Félicien César David, vers 1865 12 – Chroniques de la BnF – n°65