Auditoriums > Les plaisirs de l’Arsenal Invitation à la découverte d’un passé riche et méconnu, un nouveau cycle propose de renouer avec les divertissements qui se déroulèrent aux XVIIe et XVIIIe siècles en l’hôtel des grands maîtres de l’artillerie, aujourd’hui bibliothèque de l’Arsenal. Si les salons de Mme de Genlis ou de Charles Nodier au xixe siècle sont bien connus, on oublie souvent qu’avant la fi n du xviiie siècle, l’Arsenal était déjà un lieu de sociabilité où se déroulaient jeux, soupers, spectacles musicaux et chorégraphiques. Au cours des siècles, ces plaisirs ont revêtu des aspects variés, qu’il s’agisse de leur nature même ou de leur public. Le ballet de l’Inconstance, dansé en 1605 à l’occasion du mariage de la fille de Sully, les airs sérieux de Sébastien Le Camus, maître de chant de Madame de Sévigné et habitant de l’Arsenal, les spectacles organisés par la duchesse du Maine parallèlement aux Nuits de Sceaux, ou encore le goût du marquis de Paulmy – fondateur de la bibliothèque – pour l’opéracomique et les chansons, seront l’occasion pour un public d’universitaires et de chercheurs de s’interroger sur différents aspects : formes et rôle du ballet de cour au début du xviie siècle, liens entre poésie et musique à l’époque des Précieuses, spectacles donnés dans les théâtres privés au xviiie siècle par une aristocratie associant divertissement et redécouverte du Moyen Âge. Au-delà de la simple histoire d’un lieu et de ses habitants, ce cycle de quatre journées d’études propose de questionner divers aspects du divertissement, qu’ils soient artistiques, Bal à la cour, huile sur toile, vers 1580, peu de temps avant la période étudiée, Musée des Beaux-Arts de Rennes. © RMN/Grand Palais/Agence Bulloz. « L’arsenac n’étoit jamais sans fanfares, rejouissances, bonnes compagnies et vertueux passe-temps » Sully, Œ CONOMIES ROYALES Créer/restituer : l’éternel débat « Être interprète, c’est toujours restituer une forme préexistante, partition ou danse apprise par imitation : s’en faire le vecteur pour mieux la manifester. Mais dans ce cadre, cette prescription, c’est aussi former un acte, tramer le sens en fusionnant des directions, créer un élan et une évidence pour ses contemporains : réinventer la source pour une nouvelle mémoire – Christophe Colomb découvrant l’Amérique allant chercher les Indes ? » Hubert Hazebroucq, danseur et assistant à la recherche, L’Éclat des muses politiques ou sociologiques. La première journée, le 25 mars, sera centrée sur le sens, le rôle et les évolutions de la danse baroque et du ballet de Cour dans la première moitié du xviie siècle : si la danse constitue bien à cette époque un divertissement par lequel l’aristocratie aime à oublier la cruauté des temps, elle sert surtout, plus on avance dans le siècle, à affi rmer et renforcer la puissance royale. Elle est essentielle dans l’éducation des courtisans, au même titre que le maniement des armes, et fait partie pour l’honnête homme des signes de bon goût, d’élégance et de bienséance. Enfi n, elle possède une réelle dimension allégorique et symbolise l’harmonie invisible du monde, selon l’expression d’Anne Surgers. Les spectacles proposés à la fi n de chacune de ces journées permettent enfi n de s’interroger sur la place des sources dans la création baroque contemporaine, mettant en perspective les regards de différents artistes, jeunes talents ou professionnels confi rmés. Ces spectacles se dérouleront dans les lieux mêmes qui les ont vus naître, où seront également présentées des collections de la bibliothèque. Élise Dutray-Lecoin et Martine Lefèvre Les plaisirs de l’Arsenal Lundi 25 mars 2013 – 9 h 30 – 17 h Conférence spectacle : 18 h 30 – 20 h Bibliothèque de l’Arsenal Chroniques de la BnF – n°65 – 13