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Archives ouvertes L’accès libre et gratuit gagne du terrain
HAL : cet acronyme vous rappelle le nom du super ordinateur intelligent du film 2001, l’0dyssée de l’espace ? C’est aussi celui de Hyper Articles en Ligne, un portail d’archives ouvertes destiné à promouvoir la communication libre et directe entre les chercheurs.
« L’information scientifique est un bien commun, qui doit être disponible pour tous », soulignait récemment Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, réaffirmant le soutien de l’État français au principe du libre accès aux résultats de la recherche. Partage, diffusion et conservation À l’instar de nombreuses universités, grandes écoles et établissements de recherche, la BnF a signé le 2 avril 2013 une convention de partenariat en faveur des archives ouvertes et de la plateforme mutualisée H A L (Hy per A r ticles en Ligne). Elle s’inscrit dans le cadre de la politique nationale en faveur de l’Open Access, du partage des résultats de la recherche, de leur diffusion et de leur conservation. Concrètement, cela signifie que la BnF incite ses chercheurs à déposer systématiquement leurs publications dans l’archive ouverte HAL. Le portail HAL, mis en œuvre par le Centre pour la communication scientifique directe (CCSD), est né du souhait de chercheurs d’améliorer la dissémination des résultats de recherche, en réaction à un paradoxe de moins en moins bien
18 – Chroniques de la BnF – no 67
accepté : la recherche est financée par de l’argent public et est publiée dans des revues payantes, dont le coût des abonnements électroniques a parfois littéralement explosé au cours des dix dernières années. Ce sont les chercheurs eux-mêmes qui y déposent leurs articles, déjà publiés ou non. La « voie verte » et la « voie dorée » Cette voie, appelée la « voie verte », coexiste avec la « voie dorée », qui désigne la publication dans des revues électroniques en libre accès, et la voie « platinium », où coexistent des articles en accès gratuit et des services payants. La plateforme OpenEditionBooks, qui associe entre autres le CNRS et l’EHESS, fonctionne sur ce principe. Elle publie des livres et des revues en ligne, comme ceux disponibles en sciences humaines et sociales (tels les ouvrages scientifiques de la BnF, bientôt édités en ligne), ou encore Hypothèses.org, plateforme de carnets de recherche auquel le département des Cartes et plans de la BnF participe activement. Visant à encourager le libre accès, l’adhésion à OpenEdition Books implique pour les éditeurs partenaires de s’engager à mettre au moins 50 % de leurs
publications en consultation libre accès. Face à cette marée montante, les éditeurs ont exprimé leurs réserves lors d’une rencontre organisée par Cairn, la plateforme de diffusion de revues en sciences humaines et sociales associant les éditions Belin, De Boeck, La Découverte et Erès. Combat d’arrière-garde ? On peut le penser, tant le mouvement s’institutionnalise, comme l’indique le futur programme de financement de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation, qui prévoit que d’ici sept ans, 100 % des publications issues de la recherche f inancée par des fonds publics devront être en accès libre.
Sylvie Lisiecki
Pour en savoir plus : archives-ouvertes.fr
HAL en chiffres
❖ 225 000 documents ❖ 35 000 thèses en libre accès ❖ Plus de 2 800 documents déposés par mois
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Illustration de Selçuk pour la page d’accueil du portail HAL