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L’œuvre gravé de Camille Pissarro à münster
La BnF prête au Kunstmuseum Pablo Picasso de Münster une centaine d’estampes réalisées par Camille Pissarro entre 1863 et 1902. Cette exposition dédiée aux « impressions gravées » de l’artiste français, proche d’Edgar Degas et de Mary Cassatt, est une première en Allemagne.
Camille Pissar ro f ut, avec Edgar Degas, le peintre impressionniste le plus attiré par la pratique de l’estampe. Pour la première fois en Allemagne, le Kunstmuseum Pablo Picasso de Münster offre au public la possibilité de découvrir son œuv re g ravé, un t rès bel ensemble d’épreuves, souvent rares ou uniques, de ce que l’artiste appelait ses « impressions gravées ». Réalisées entre 1863 et 1902, les estampes de Pissarro n’étaient pas destinées à la diffusion. Ses eauxfortes, tirées à un petit nombre d’exemplaires, témoignent d’un goût prononcé, apparu aux côtés de Degas en 1878, pour les expérimentations techniques et les tirages différenciés. Leurs séances de travail communes, auxquelles participait également Mary Cassatt, incitèrent Pissarro à renouveler sa pratique de l’eau-forte, cantonnée jusque-là dans l’usage exclusif de la pointe égratignant le vernis. À partir de 1879, d’indescriptibles mélanges de procédés plus picturaux que graphiques constituent la base de son travail sur la plaque qu’il résume sous l’appellation de « manière grise ». En 1894, l’acquisition d’une presse le conduit au monotype et à la gravure en couleurs. Comme de nombreux peintres-graveurs, Pissarro s’est laissé séduire par la lithographie, qu’il découvre en 1874 et pratique régulièrement dans les années 1890, toujours plus attiré par la spontanéité du procédé que par les possibilités de tirage en nombre. Gravures et lithographies abordent les mêmes sujets, souvent rustiques. On y rencontre de nombreux paysans et paysannes des environs de Pontoise saisis dans leurs travaux quotidiens. Les scènes de marché retiennent son attention à partir des années 1890. De nombreuses vues de Rouen apportent un pendant urbain à cet ensemble auquel il convient d’ajouter plusieurs portraits, parmi lesquels un fameux Autoportrait. Le parcours de l’exposition de Münster est construit autour de ces différents groupes de motifs, tout à fait représentatifs des goûts des impressionnistes.
Valérie Sueur-Hermel
BnF, Estampes et photographie.
Ci-dessus
Camille Pissarro, Crépuscule avec meules, aquatinte, 1879
Ci-dessous
Le Grand Camée de France : La glorification de Germanicus, Rome, ca 23 av. J.-C.
Camille Pissarro, avec les yeux d’un impressionniste. Collections de la Bibliothèque nationale de France
7 septembre – 17 novembre 2013
Kunstmuseum Pablo Picasso, Münster, Allemagne
Le Grand Camée de France prêté au Louvre Lens
Le plus grand camée antique du monde, l’un des trésors de la BnF, a été prêté pour l’exposition L’Europe de Rubens au Louvre Lens. Rubens s’interroge dans ses carnets sur le sens de cette pierre impériale romaine taillée en relief, découverte en 1620 à la Sainte Chapelle de Paris, et qu’il copie minutieusement, dessine et peint. Pour lui comme pour ses contemporains du xviie siècle, ce camée est représentatif des sources de la culture européenne.
L’Europe de Rubens
22 mai – 23 septembre 2013
Louvre Lens (62)
Chroniques de la BnF – no 67 – 7