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EXPOSITIONSMOZART
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Mozart pas à pas
Mozart,unepassionfrançaise Du20juinau24 septembre2017 BnF I Bibliothèquemusée de l’Opéra Commissariat Laurence Decobert, BnF ; Simon Hatab, Opéra de Paris ; Jean-Michel Vinciguerra, BnF Ci-contre MarcelMultzer Fernand, Guillaume, maquette de costume pour Cos fan tutte, 1920, BnF, Musique, Bibliothèque musée de l’Opéra Enbas GaëlleLeRoy dans le rôle de Papagena, Die Zauberflöte, mise en scène de Robert Wilson, 1999, photo Jean-Pierre Ronnay BnF, Musique, Bibliothèque musée de l’Opéra
En écho à la récente production de Così fan tutte, la BnF et l’Opéra de Paris présentent une exposition dédiée à Mozart, et plus particulièrement aux étapes de la reconnaissance de ses œuvres par le public français. À travers un ensemble de plus de cent quarante pièces, dont certaines inédites, l’exposition s’attache à mettre en lumière la présence du compositeur salzbourgeois dans la vie musicale française, de ses premiers voyages en France jusqu’à sa gloire posthume sur les diverses scènes lyriques nationales. Elle suit pas à pas la réception du compositeur et retrace les grandes étapes de sa reconnaissance par le public français : fascination, d’abord, pour la précocité de l’enfant prodige ; adaptation, ensuite, de ses œuvres au goût français ; célébration, enfin, d’un génie musical à nul autre pareil.
mozart
u n e pa s s io n f r a n ça i s e
Catalogue Mozart, une passion française Sous la direction de Laurence Decobert, Simon Hatab et Jean-Michel Vinciguerra BnF Éditions 192 pages 100 illustrations 39 €
Les liens de Mozart avec la scène musicale française furent nombreux mais pas toujours féconds. Cet enfant génial, que son père exhibe dans les cours européennes, a d’abord l’honneur de jouer à Versailles et le privilège de badiner avec la reine Marie Leszczyńska. Il suscite ensuite la curiosité des Parisiens en donnant des concerts chez de riches mécènes, à l’instar du prince de Conti. Les dons de l’enfant sont si exceptionnels que ses proches en restent abasourdis, tel le philosophe Grimm, qui n’hésite pas à parler de « miracle ». L’enthousiasme est toutefois de courte durée : des années après, Mozart revient en France dans l’espoir d’obtenir un poste et de décrocher une commande d’opéra, mais le jeune homme n’est guère pris au sérieux et est renvoyé à Salzbourg par son ancien protecteur. Si la réputation de Mozart grandit après sa mort, c’est au prix des nombreux arrangements que subissent ses œuvres. Pour satisfaire au goût du jour, on remanie en effet la musique et le livret de ses opéras. Ainsi, pour la première du Mariage de Figaro en 1793 – titre choisi pour l’adaptation des Nozze di Figaro –, les récitatifs de Da Ponte sont remplacés par le texte de Beaumarchais. Plus tard, pour la création des Mystères d’Isis, la version française de Die Zauberflöte, on déplace l’intrigue dans une Égypte antique féerique, dont les somptueuses décorations, en souvenir de la campagne d’Égypte, ne manquent pas d’éblouir le public. Pour la première fois, l’exposition donne à voir les magnifiques esquisses de décors réalisées par Charles Percier en 1801, récemment acquises par la BnF.
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