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8 EXPOSITIONSLABIBLIOTHÈQUE,LANUIT
CHRONIQUES DE LA BnF Nº79
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S.B.:Nous nous sommes efforcés de
retenir celles qui avaient un fort potentiel dramaturgique. Esthétiquement, elles sont toutes magnifiques, mais qu’ont-elles à raconter ? Le lieu devait être capable de dire sa propre histoire.
C.: L’idée de la caméra 360 degrés s’est-elle imposée d’emblée ? S.B.: Quand on a commencé le projet, en 2013, on ne savait pas quelle forme allait prendre l’exposition. Mais dans l’esprit d’Alberto et des responsables de la bibliothèque, il s’agissait sûrement de quelque chose de plus traditionnel. R.L.:De mon côté, j’avais le sentiment qu’il serait difficile de réaliser ce projet très ambitieux avec une installation concrète. J’ai senti qu’il fallait aller vers quelque chose de poétique, mais aussi qu’il fallait faire vivre une véritable expérience au public. S.B.:On a donc commencé à chercher une forme qui pourrait faire voyager les gens. À cette même époque est arrivée la réalité virtuelle, ce qui nous a permis de croiser le sujet et la forme. R.L.:Mais la réalisation a été complexe. Dans les huit premiers mois, on a changé de prototype de casque une douzaine de fois. Nous avons aussi renoncé à certains effets que la technologie sait réaliser aujourd’hui ; nous espérons bonifier l’exposition avec le temps.
de tournage ? S.B.:Il peut y avoir quelques complications… Une caméra 360 degrés, c’est une grosse boule avec seize objectifs qui regardent tout autour de la pièce. Le réalisateur ne peut pas être dans le champ. En Autriche, à la bibliothèque de l’abbaye d’Admont, nous voulions filmer une sorte de ballet où cinq moines consultaient des livres. Comme on ne pouvait pas être physiquement présents, on se mettait dans la pièce d’à côté et on faisait craquer des bouts de bois pour leur indiquer les déplacements. Ce genre de contraintes oblige à trouver des solutions différentes à chaque fois, et c’est ce qui est passionnant. R.L.:On ne peut pas non plus déplacer la caméra. À la Bibliothèque du Congrès, qui est inaccessible pour des raisons de sécurité, j’avais l’idée de partir du haut, là où on voit la ville, puis de descendre pour découvrir le dôme, les fresques, les statues, les livres. Mais c’était impossible. On a donc fait des photos haute définition de tous les éléments et on a recomposé le lieu de toutes pièces. Nous n’avons jamais véritablement tourné là-bas, mais finalement, la contrainte nous a permis de faire ce qu’on voulait.
C.:Existe-t-il des spécificités à ce genre
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