La culture de l’échange |
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Le programme « Profession Culture », lancé à l’initiative du ministère de la Culture en 2003, poursuit son chemin avec succès. Il a vocation
à favoriser les échanges de compétences entre chercheurs, créateurs, artistes ou professionnels de la culture et à nouer des liens sur
la durée. Depuis son lancement, près de trente-cinq pensionnaires ont été accueillis à la BnF pour y traiter une grande variété de sujets toujours en lien étroit avec la Bibliothèque, ses collections, ses services ou ses chantiers. Aperçus sur le contingent 2007. |
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« Le département des Cartes et plans de la BnF détient un fonds, dont l’exploitation constitue un précieux apport pour la recherche, celui des cartes du service hydrographique de la Marine. Pendant mon séjour à la BnF, sous la direction de mes deux tuteurs du département des Cartes et plans, Catherine Hofmann et Emmanuel Pavy, j’ai appris la technique de catalogage des cartes anciennes. C’est une expérience nouvelle pour moi, puisque, à la BN du Maroc, jusqu’à présent, nous ne cataloguions que les imprimés et les périodiques. Ce savoir-faire va me permettre d’être efficace sur les fonds contemporains. Il ne s’agit pas d’un travail purement technique ; l’approche des documents passe aussi par une véritable démarche de recherche. Cent trente-quatre cartes du Maroc datant des XVIIe et XVIIIe siècles ont fait l’objet de notices bibliographiques, permettant l’identification des auteurs et les noms géographiques de chaque pièce, grâce à des recherches complémentaires sur la base de la BnF ou par le biais d’Internet, dans des ouvrages et dictionnaires de référence, voire des sources d’archives. Les notices ont déjà été intégrées au catalogue informatisé de la BnF. Les documents traités seront numérisés en 2008. Les chercheurs marocains auront dès lors accès en ligne à de nouvelles ressources documentaires qui leur permettront de mieux connaître l’approche cartographique de leur pays. Un travail analogue pourra aussi être mené sur l’inventaire des cartes des XIXe et XXe siècles du même fonds. » Renata Suchowiejko, professeur à l’Institut de musicologie de Cracovie. « Je souhaitais mener un travail de recherche sur l’activité des musiciens polonais venus nombreux à Paris dans l’entre-deux-guerres, période cruciale pour la musique polonaise, qui s’inscrit dans le cadre de l’indépendance retrouvée de notre pays. Ces artistes ont laissé des traces que je savais pouvoir suivre en explorant le fonds Montpensier du département de la Musique qui contient des coupures de presse, des critiques de concerts, des réflexions sur les compositeurs et les interprètes, principalement pour la période qui m’intéressait. Ce fonds né de l’idée visionnaire de Robert Brussel, à l’origine de la création de l’Association d’Échanges artistiques, est une mine d’informations sur les manifestations musicales polonaises à Paris dans l’entre-deux-guerres, en particulier sur l’Association des Jeunes Musiciens polonais à Paris, fondée en 1926, sur les festivals de musique polonaise de 1925 et 1932, ainsi que sur la représentation des œuvres de Szymanowski, Paderewski et Tansman. J’ai pu, en m’appuyant sur la méthodologie mise en place par de précédents pensionnaires et avec l’aide éclairée de Catherine Massip, directrice du département de la Musique, effectuer le classement alphabétique des documents relatifs à la musique polonaise et en dépouiller le contenu. J’ai complété cette approche par une étude de la presse musicale de l’époque ainsi que de lettres autographes de compositeurs polonais, tout particulièrement de la correspondance de Zygmunt Mycielski avec Nadia Boulanger, dont il a été l’élève (ainsi que de Paul Dukas) avant de devenir une personnalité phare de la vie musicale polonaise. Ce travail a permis d’éclairer la réelle réciprocité des relations musicales franco-polonaises à cette époque. » « Le stage dont j’ai pu bénéficier m’a permis d’approfondir la question de l’intégration des ressources électroniques et de l’amélioration de leur accès en me familiarisant avec l’éventail très large de l’offre de la BnF dans ce domaine : 90 cédéroms en réseau et 150 bases de données en ligne, une sélection de plus de 4 000 sites Internet dans les Signets de la BnF, l’accès intégral à près de 20 000 périodiques électroniques de toutes disciplines, les imprimés et les images numérisés par la Bibliothèque. Un portail, Renet, conçu par la BnF, rend ces ressources aisément accessibles aux lecteurs par des modes d’accès par thèmes ou par types de documents. Responsable de la coordination de la formation des lecteurs dans mon établissement, qui propose plus de 200 bases de données en ligne, mais pas de portail, je souhaite pouvoir mettre en place un outil aussi abouti pour en permettre la bonne gestion pour les lecteurs. Mais j’ai pu apprécier aussi combien il était indispensable de porter une attention toute particulière à la formation à l’usage des ressources électroniques. Outre les outils de formation des lecteurs, la BnF met un accent tout particulier sur la formation des personnels. C’est un exemple à suivre pour assurer aux lecteurs des ressources toujours plus adaptées à leurs besoins qui leur apporteront des informations bibliographiques répondant à leurs exigences documentaires. »
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