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N° 182 à l'inventaire de la collection Cros.
Vitrine : enregistrement et reproduction à l'ère
acoustique |
John Matthias Augustus Stroh, d'origine
autrichienne, ingénieur en électricité de son
état et résidant à Londres,
est l'inventeur de ce curieux violon, dépouillé
de sa caisse de résonance et affublé d'un énorme
diaphragme en aluminium sur lequel s'embouchent un petit et
un grand pavillon.
Objectivement dénommé "violon de Stroh", l'étrange
instrument est aussi appelé plus familièrement "violon
à pavillon", "violon-phono" ou "violon
trompette".
Bien que le brevet déposé le 4 mai 1899 et accepté
le 24 mars 1900 ne fasse pas état de cet usage, le violon de
Stroh se révèle comme une aubaine pour l'industrie
du disque et plus particulièrement pour les personnes, techniciens
et instrumentistes, qui œuvrent dans les studios d'enregistrement
de l'ère de l'enregistrement acoustique (avant
1925).
En effet, le violon sous sa forme ordinaire est un instrument qu'il
est très difficile d'enregistrer acoustiquement dans
une formation orchestrale. Avec le violon de Stroh, le son émis
peut être dirigé dans la direction du pavillon enregistreur.
Il est encore joué dans certaines musiques traditionnelles,
notamment en Roumanie où il est connu sous le nom de "viora
cu goarnã " (violon avec pavillon) ou "highèghe"
dans la petite région de Transylvanie appelée Bihor.
On en joue particulièrement à l'occasion des mariages
et des baptêmes.
Le compositeur-interprète californien Thomas
Alan Waits l'a aussi adopté. En l'an 2000,
l'éditeur britannique ASC Records, sous le titre Portrait
in shellac, a édité un singulier et expérimental
enregistrement sur disque compact dans lequel sont données
des improvisations jouées sur un "Violinofón"
(dérivé roumain du violon de Stroh) accompagnées
des bruits de surface d'un disque 78 tours usé… |
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