Couverture d’un
livret d’opéra
tirée du fonds
Philidor (bibliothèque municipale de Versailles) |
Parmi les premiers établissements
engagés dans une coopération avec
les programmes documentaires de Gallica
figurent la Bibliothèque municipale de
Versailles pour la numérisation de son
fonds de partitions de musique de cour
des XVIe et XVIIe siècles ou, dans un tout
autre domaine, la cellule MathDoc (unité
mixte CNRS/Université de Grenoble I -
Joseph-Fourier) pour la numérisation et
l’indexation de revues de mathématiques.
Au nombre des programmes réalisés
en concertation, on peut également citer
le programme national de numérisation
des revues des sociétés savantes. Les revues
de six régions (Aquitaine, Auvergne,
Bourgogne, Bretagne, Lorraine, Poitou-Charentes) sont déjà intégralement
en ligne, soit plus de 1,2 million de pages
provenant de cent dix-huit revues parues
de 1750 à 1914 et émanant de cent trois
sociétés.
Les publications de huit autres
régions sont partiellement consultables en
ligne ou en cours de numérisation : Ile-de-France (hors Paris), Languedoc-Roussillon,
Limousin, Basse- et Haute-Normandie,
Pays de la Loire, Picardie, Rhône-Alpes.
Des conventions de coopération ont
récemment été signées avec
des établissements publics spécialisés tel
le Conservatoire des arts et métiers ou des
centres de recherche, tel le Centre d’études
supérieures de la Renaissance de Tours.
Des relations ont également été nouées
avec des organismes privés, ainsi
le consortium d’éditeurs CAIRN. La liste
des pôles associés de numérisation partagée
est appelée à s’allonger encore dans
les prochaines années.
Ce partage du traitement documentaire
ouvre des pistes de recherche inédites.
La cohérence scientifique et
l’harmonisation des entreprises sont
aujourd’hui les enjeux majeurs
de la coopération entre bibliothèques
patrimoniales,
dans un contexte
d’accélération de la numérisation des
oeuvres imprimées du patrimoine français.
La politique de numérisation partagée
engagée par la BnF se trouve confortée par
le projet de Bibliothèque numérique
européenne, auquel la France se prépare
à apporter une large contribution.
Dans ce cadre, la BnF entend accroître
quantitativement ses collections
numérisées : d’ici à 2010, plus
de 350 000 documents imprimés
supplémentaires (hors presse) devraient
être proposés en ligne.
En outre, le site
Gallica sera remplacé progressivement
dans les mois à venir par une nouvelle
version, Gallica 2, pour offrir, notamment,
aux internautes une recherche en texte
intégral dans des documents désormais
numérisés en mode image et en mode texte
et des outils d’appropriation du document
au sein d’un espace personnel.
Coopération et valorisation
En complément de l’effort soutenu
qu’elle mène depuis plusieurs années
pour offrir une réelle visibilité
aux collections patrimoniales
des bibliothèques françaises, la BnF
concourt à la valorisation des fonds
patrimoniaux en soutenant l’organisation
d’expositions, d’événements culturels ou
de journées professionnelles. L’exposition Orages de papier (ouverture en novembre
2008), organisée autour de documents
de la Première Guerre mondiale
(journaux de tranchées, estampes,
enregistrements sonores) par la
Bibliothèque nationale et universitaire de
Strasbourg avec la Württembergische
Landesbibliothek de Stuttgart,
la Bibliothèque de documentation
internationale contemporaine (pôle
associé de la BnF) et la BnF, est un bon
exemple de valorisation concertée
des collections de documents
contemporains de la Première Guerre
mondiale conservés dans ces quatre
établissements. D’autres bibliothèques
pourront s’associer à cette action soit
en accueillant à leur tour l’exposition, soit
en numérisant des documents relatifs
au thème général, élargissant ainsi
le corpus exceptionnel de journaux
de tranchées numérisés par les quatre
partenaires initiaux en complément
de l’exposition.
La Staatsbibliothek zu Berlin a ainsi fait
savoir qu’elle souhaitait participer à
ce programme de numérisation concertée.
Un cycle d’expositions sur la légende
arthurienne donne également lieu à un
rapprochement entre la BnF et deux
bibliothèques pôles associés. Rennes
Métropole, à l’initiative du projet,
présentera l’exposition Arthur de Bretagne,
roi passé, roi futur de juillet 2008 à janvier
2009.
La médiathèque de l’agglomération
troyenne la présentera à l’été 2010 lors
du 22e congrès de la Société arthurienne.
La BnF l’aura présentée à l’automne
2009.
Conception et contenu seront
différents selon le lieu de présentation.
Dossier préparé par Aline Girard
et CatherineVassilieff
avec la collaboration
de Gildas Illien et Clément Ourye |
| |
Un consortium d’éditeurs
CAIRN est né de la volonté
de quatre maisons d’édition (Belin,
De Boeck, La Découverte et Erès),
en charge de la publication et
de la diffusion de revues
de sciences humaines et sociales,
d’unir leurs efforts pour améliorer
leur présence sur l’Internet et
de proposer à d’autres acteurs
souhaitant développer une version
électronique de leurs publications
les outils techniques et
commerciaux développés à cet
effet.
Depuis février 2006, la BnF
participe à ce consortium
d’éditeurs, qui offre aujourd’hui
un accès en ligne à cent vingt
périodiques en sciences humaines
et sociales à compter de l’année
2000.
Dans le respect du droit
d’auteur et dans le cadre
de conventions avec les éditeurs
concernés, la BnF complète
la numérisation rétrospective
des titres présents dans CAIRN et
travaille à établir une passerelle
entre CAIRN et Gallica. Sont ainsi
en cours de numérisation ou
à l’étude : la Revue d’histoire
moderne et contemporaine,
Études, Mouvement social,
la Revue française de psychanalyse,
la Revue française d’histoire
littéraire de la France et
la Revue historique.
http://www.cairn.info |
Une action culturelle partagée
La mise en commun
des ressources sur
le territoire national par
le réseau des pôles
associés va jusqu’à
la coproduction
d’expositions.
En effet,
si les collections
des bibliothèques sont
partagées et réparties
sur tout le territoire,
leur mise en valeur
commence à l’être
également.
La première
coproduction de ce type
a été initiée avec
l’exposition Maîtres
de la bande dessinée
européenne en 2001,
produite par la BnF et
le CNBDI d’Angoulême,
pôle associé de partage
documentaire.
L’exposition a été
présentée successivement
à Paris et à Angoulême
au musée de la Bande
dessinée.
Puis,
l’exposition Bestiaire
du Moyen Âge, présentée
à Troyes en 2004, a été
reprise sous une version
différente à la BnF
à Paris en 2006.
Une exposition sur
le célèbre affichiste
Cassandre a été
présentée à Chaumont
durant le festival
de l’affiche par la Maison
de l’affiche et de l’image
et, ensuite, à Paris,
site Richelieu, en 2005.
Enfin, l’exposition
La Mer a été présentée
site François-Mitterrand
en 2004 et, sous
une forme plus réduite,
à Brest en 2005.
Que revêt le terme
coproduction? À chaque
projet, celui-ci est
redéfini mais, le plus
souvent, les expositions
ont un commissariat
commun, mutualisant
ainsi l’expertise des
conservateurs de la BnF
et des responsables
des pôles associés.
Une subvention est
apportée par la BnF pour
aider au financement
des projets régionaux
d’expositions.
La collaboration peut
s’étendre aux questions
de présentation
des documents et
à l’expertise des
restaurateurs de la BnF.
Certains contenus
documentaires,
multimédia ou
audiovisuels peuvent
également être utilisés
en commun.
La scénographie peut
faire l’objet d’une
réflexion concertée et
d’une adaptation pour
chaque lieu d’exposition.
Ainsi le public de Brest
a-t-il pu retrouver
l’ambiance bleutée et
les grandes images
maritimes présentées
à la BnF. Il a pu découvrir
en exclusivité
un immense portulan
de 1559, l’un des trésors
du département
des Cartes et plans
de la BnF, reconstitué
spécifiquement pour cette
occasion exceptionnelle.
Le visiteur parisien
a profité, lui,
des merveilleuses images
sous-marines de l’Ifremer et de trésors du Service
hydrographique
de la marine, tous deux
membres du pôle associé
« Océanographie ».
|
|