Le signalement des collections
  Dans les années 1960-1980, le développement de la lecture publique s’est très largement accéléré en France, où les bibliothèques ont réussi à favoriser la rencontre du livre avec un large public.
Amorcée dans la décennie suivante, la modernisation des catalogues a permis de faire découvrir des pans mal connus de la richesse des bibliothèques françaises – fonds anciens, locaux ou spécialisés – et d’aider ainsi ces établissements à mieux assumer leur vocation de bibliothèques patrimoniales ouvertes à la recherche.
 
Musée Pollès
Dans le Musée Pollès © Jean-Didier Wagneur
Au début des années 1990, le ministère de la Culture a lancé des campagnes d’informatisation des catalogues. Cinquante bibliothèques municipales et vingt-sept bibliothèques universitaires en ont bénéficié pour leurs fonds anciens (avant 1811), locaux ou spécialisés, sélectionnés pour leur richesse ou leur originalité – par exemple le fonds Henri Pollès (cf. encadré) à Rennes, le fonds des mazarinades à Grenoble ou des alsatiques à Strasbourg.
Les fonds retenus ont eu des provenances diverses : confiscations révolutionnaires des bibliothèques du clergé et de la noblesse ; dons et legs ; acquisitions en relation avec une personnalité ou l’histoire locale ; dépôt légal d’imprimeurs en région. Les catalogues qui les décrivent avaient été rédigés sur des supports variés (registres, catalogues imprimés, fiches manuscrites ou dactylographiées) suivant des règles plus ou moins précises, selon les époques.
Ce sont deux millions de notices qui ont été informatisées – « rétroconverties », dit-on dans le jargon des bibliothécaires – entre 1992 et 1996, pour un budget total de 7,7millions d’euros. En 2003, la BnF a relancé ces programmes dans le dessein d’accélérer l’informatisation des catalogues des bibliothèques et de faciliter ainsi le signalement et la localisation de leurs collections patrimoniales. 500 000 notices ont été ajoutées entre 2003 et 2006 et à peu près autant compléteront cet ensemble en 2007.
Actuellement, les fonds rétroconvertis de 63 bibliothèques constituent la Base Patrimoine du Catalogue collectif de France*. « La mise en commun des ressources documentaires des bibliothèques françaises », mentionnée dans le décret fondateur de la BnF, se fait de façon indirecte par l’intermédiaire des catalogues collectifs et des répertoires en ligne, Catalogue collectif de France (CCFr) et Répertoire national des bibliothèques et centres de documentation (RNBCD). En 2007, une première version du nouveau portail du Catalogue collectif de France a été mise en ligne.
Elle vise à faciliter la mise en commun des ressources, en apportant notamment une plus grande visibilité aux catalogues en ligne des grandes bibliothèques régionales. L’accès direct aux documents se fait désormais grâce à la numérisation des textes, consultables par l’intermédiaire de bibliothèques virtuelles.

*Catalogue collectif de France permet de localiser des dizaines de millions de documents (imprimés, manuscrits, sonores, multimédias, électroniques, numérisés, images fixes et animées) à travers 3 bases : le catalogue de la BnF, Bn Opale Plus ; le SUDOC ; la base Patrimoine. Le Répertoire des bibliothèques et centres de documentation du CCFr rassemble des informations détaillées sur 4 500 bibliothèques françaises, leurs collections générales, leurs 1 500 fonds spéciaux (fonds anciens, locaux ou particuliers), fait connaître leurs services et permet de se connecter à leur catalogue en ligne. Le CCFr, c’est aussi un service de prêt entre bibliothèques (PIB) qui permet aux usagers d’obtenir des documents distants ou des reproductions : cent quatre-vingts bibliothèques françaises proposent ce service.

 
Le musée Pollès

Henri Pollès est né en 1909 au cœur de l’ancienne ville épiscopale de Tréguier. Il se découvre une passion précoce de collectionneur, amassant, entre autres choses, timbres, cartes postales, programmes, boîtes d’allumettes ou même billets de tramway ! Après des études de philosophie, il abandonne toute velléité de carrière et se tourne définitivement vers l’écriture.
Mais la profession d’écrivain n’étant pas vraiment lucrative, Henri Pollès connaît des jours difficiles et se fait finalement courtier en livres. Il s’installe à Brunoy dans une maison qu’il transforme en un véritable musée,
où règne un apparent désordre. C’est une préfiguration de son idée de musée des Livres et des Lettres, dont le rêve séduit la ville de Rennes. Le projet y prend forme. Le visiteur peut y découvrir une reconstitution de l’atmosphère de la maison de Brunoy. (Extraits du site de la BMVR de Rennes – Champs libres)