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4 – Chroniques de la BnF – n°59

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L’image en questions dans les arts islamiques

À travers un parcours de somptueux manuscrits enluminés, sacrés et profanes, l’exposition qui se tient à la Bibliothèque Richelieu propose un nouvel éclairage sur la question de la fguration dans les arts de l’Islam. Du Coran aux ouvrages botaniques, Enluminures en terre d’Islam déroule une iconographie plurielle et précieuse.

Organisée à l’occasion d’une campagne de numérisation de plus de 250 manuscrits mécénée par la Fondat ion Total, l’exposit ion

Enluminures en terre d’Islam. Entre abstraction et fguration en donne à voir plus de 80, parmi les plus beaux. Cependant, le projet scientifque de l’exposition ne se borne pas à inviter les visiteurs à la contemplation de ces livres, aussi précieux soient-ils. Le premier d’entre eux, le Coran,

­rassemble les révélations reçues par le prophète Muhammad de l’ange Gabriel entre 610 et 632 après Jésus-Christ. Durant les premières décen-nies de l’islam, l’écr iture arabe réservée à la copie du Coran contri-bue à la di f fusion du message ­religieux. Ce livre sacré constitue donc le socle commun à tous les musulmans.

Pourtant, comme le souligne la com-missai re de l’exposit ion, Annie

­Vernay-Nouri, « le monde islamique, s’il s’est édifé sur des principes com-muns, présente une vraie diversité culturel le, notamment dans le domaine de l’image ». De fait, les trois grandes composantes, arabe, persane ou turque, qui ont dominé tour à tour, pratiquent assez différemment l’art de l’enluminure.

Ainsi l’exposition, au croisement de l’histoire de l’art, de l’histoire cultu-relle et de l’iconographie, vise-t-elle à montrer que, contrairement aux idées reçues, la fguration n’est pas complètement proscrite des représen­ tations islamiques.

Abstraction et fguration

Divisée en deux parties, l’exposition est d’abord essentiellement consacrée aux manuscrits religieux, rédigés dès le viii e  siècle. Les Corans donnent à voir des représentations où s’entremê-lent calligraphie, ornementation géo-métrique et arabesque avec, pour cha-cune, une esthétique et une fonction bien spécifques. La calligraphie, véri-table art de l’écriture, en tant qu’éma-nation directe de Dieu, a pour fnalité de le glorif ier. L’entrelacs géomé-trique, fondé sur la ligne droite, struc-ture l’espace de l’enluminure. Et l’ara-besque, motif ornemental constitué d’éléments végétaux stylisés, tout en courbes, en remplit jusqu’aux plus petites parcelles.

La seconde partie de l’exposition pré-sente les manuscrits profanes, notam-ment scientifques (botanique, zoolo-gie, astronomie, astrologie…), dans lesquels s’est prolongé l’art de l’enlu-minure, avec l’ajout d’illustrations fguratives. De même sont rassemblés quelques-uns des plus célèbres textes littéraires islamiques comme les

Maqâmât (Livre des séances) d’al-Harîrî (1054-1122), un recueil de fables, Kalila wa Dimna , ou encore la grande épopée nationale du Shahna-meh (Livre des rois) écrite par Fir-dawsi au x e  siècle : tous sont ornés de miniatures qui accompagnent le récit.

Ci-dessous

Ferdowsi, Shâhnâmeh (Le Livre des rois)

Chiraz, 1567, Cour de Gayumars

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