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Chroniques de la BnF – n°60 – 15

François Cheng à la croisée de la Chine et de l’Occident

Un colloque est consacré à ce grand poète, également romancier, critique d’art et spécialiste de la pensée et de l’esthétique chinoises.

Colloque franco-chinois  en hommage à François Cheng François Cheng, à la croisée de la Chine et de l’Occident

Vendredi 4 novembre – 9h30-18h

Site François-Mitterrand Petit auditorium, hall Est Organisé avec l’Association pour  la diffusion de la recherche littéraire (Adirel) et l’université Fu Dan, Shanghai.

François Cheng se considère avant tout comme un poète. Convaincu qu’il faut « habiter poétiquement la terre », il se positionne sans hési­ tation parmi ceux qu’on pourrait appeler les « poètes de l’être », et affrme avec Rilke : « Chanter, c’est se hausser / À l’incessant appel de l’Être, c’est être ! » 2

Pour ce qui est du romancier, certains critiques n’hésitent pas à comparer

Le Dit de Tianyi avec ces œuvres majeures dites « inclassables », tandis que d’autres reconnaissent en ­ L’éternité n’est pas de trop un Tristan et Iseult chinois. En effet, bien que ses romans aient pour toile de fond la Chine, François Cheng n’a pas l’intention de «dire la Chine en français ». Comme l’a souligné Madeleine Bertaud, son œuvre est animée par une unique pas-sion: la destinée de l’homme. Voulant s’en rendre le témoin, le romancier s’est placé lui-même au plus bas de l’homme, observateur, analyste, quê-teur d’une vérité essentielle  3 . « Voir la montagne, ne plus voir la montagne, revoir la montagne. » C’est dans ces termes du Chan (Zen) que François Cheng résume l’esthétique chinoise, pour laquelle la beauté est essentiellement considérée comme

Dans l’essai intitulé Le Dialogue , François Cheng écrit : «Le des-tin a voulu qu’à partir d’un certain moment de ma vie, je sois devenu porteur de deux langues, chinoise et française […] J’ai tenté de relever le déf en assumant, à ma manière, les deux langues, jusqu’à en tirer les extrêmes conséquences. » Si l’on sait que François Cheng, né en 1929 dans une famille de lettrés chinoise, est arrivé en France à l’âge de 19 ans, sans connaître la langue à laquelle il consacrera toute sa création litté-raire, on comprendra mieux combien ce déf était « insensé ». Car il ne s’agit pas d’assimiler «un ensemble de mots et de règles », mais de « renommer les choses à neuf, comme au matin du monde », y compris son propre vécu, et de « ré-enraciner dans l’être ». 1

S’il a choisi, au début des années 1980, le français comme langue de création, il n’a pas pour autant abandonné sa langue maternelle, qu’il désigne comme sa « vieille nourrice fdèle », puisque son langage poétique consti-tue une mise en symbiose unique des deux langues. Élu à l’Académie fran-çaise en 2002 et récompensé par de nombreux prix littéraires nationaux et étrangers, François Cheng incarne la beauté d’une rencontre entre deux langues et deux cultures.

Habiter poétiquement la terre

Pénétrer dans sa création, en cher-cher les secrets et, en même temps, rendre hommage, à travers cet écri-vain français venu de « l’orient de tout », aux littératures des deux pays qui sont l’une et l’autre, depuis des siècles, de grandes l it tératures, autant de raisons pour organiser un colloque réunissant des spécialistes français et chinois sur trois thèmes majeurs du corpus : le poète, le romancier et le critique d’art. Malgré ses abondantes publications dans des domaines divers et variés,

un processus de quête, et dont l’étape suprême résulte d’une ren-contre entre le regard de l’artiste et l’être regardé. En nous dévoilant « la montagne revue », ses essais d’art créent une nouvelle rencontre entre sa voix poétique et la voie picturale. Enfn, rappelons que la rentrée 2011 aura été marquée par le lancement des années linguistiques croisées franco-chinoises, placées sous le patronage de François Cheng, le meilleur des ambassadeurs des échanges culturels entre ces deux pays.

Cheng Pei

1. Le Dialogue Une passion pour la langue française, Desclée de Brouwer, 2002.

2. «Élégie de Lerici, à Shelley», Poésie , n° 134, 2011. 3. Voir François Cheng. Un cheminement vers la vie ouverte , Paris, Hermann, 2009.

Dernière publication

Œil ouvert et cœur battant : comment envisager et dévisager la beauté ,  éd. Desclée de Brouwer  et Collège des Bernardins, 2011.

Ci-dessus François Cheng

Et le souffe devint signe

Calligraphie, éd. L’Iconoclaste, Paris, 2010.

Ci-contre François Cheng.

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