Page 25 - BnF- CHRONIQUES 60_b

This is a SEO version of BnF- CHRONIQUES 60_b. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »

Chroniques de la BnF – n°60 – 25

groupe sur la question religieuse. Le fonds conserve aussi le volumi-neux dossier des Machines célibataires (Paris, Arcanes, 1954). Dans cet essai, Michel Carrouges revient sur le mythe moderne de l’érotisme sym-bolisé, selon lui, par les créatures mi-humaines mi-artifcielles, enfermées dans leur sol itude, que sont le ­Frankenstein de Mary Shelley et l’homme invisible de H. G. Wells. Les œuvres de Marcel Duchamp, de Franz Kafka ou d’Alfred Jarry, qui font l’objet de nombreux dossiers documentaires dans le fonds, sont également analysées dans cet te perspective.

Le fonds, enfn, est d’une très grande richesse pour « l’ufologie», c’est-à-dire le recueil et l’interprétation des don-nées se rapportant au phénomène ovni (objet volant non identifé). Parallè­ lement à son goût pour la science-­ fction, Michel Carrouges s’intéresse en effet au mythe des soucoupes volantes. Avec L’Apparition des ­Martiens (1963), il soumet les « vagues de sou-coupes » des années 1940 et 1950 au crible d’une enquête scientifque.

Guillaume Fau et Clément Pieyre

Le fonds Michel Carrouges à la BnF

Les enfants de Michel Carrouges ont fait don de ses archives au département des Manuscrits. La BnF a complété le fonds par l’acquisition de lots de correspondance en vente publique.

Deux restaurations remarquables

au Musée des Monnaies, médailles et antiques

Collections >

Originaire de Poitiers, Louis Couturier (1910-1988) fait des études de droit et devient assureur. Après guerre, il entre aux éditions du Cerf qu’il quitte dans les années 1960 pour raison de cécité. Sous le pseu-donyme de Michel Carrouges, il a construit une œuvre placée sous le signe du surréalisme, à la croisée de l’étude des mythes modernes et de l’expérience mystique.

L’intérêt de Michel Carrouges pour le surréalisme durant les années 1930-1940 est attesté par une série d’importants articles parus dans des revues de dominicains, Rencontres et

La Vie intellectuelle , ou encore dans

Messages . Mais c’est surtout au len-demain de la Seconde Guerre mon-diale qu’il participe directement à la vie du mouvement. Tentant de conci-lier christianisme et surréalisme, Michel Carrouges entre en opposi-tion avec Henri Pastoureau qui lui reproche ses liens étroits avec les milieux cléricaux. Les lettres d’An-dré Breton à Michel Carrouges, récemment acqui ses en vente publique, jettent un éclairage capital sur les débats qui agitaient alors le

Ci-dessous

Mercure tenant le caducée

Statue de culte trouvée à Berthouville (Eure) en 1830.

Trente ans d’archives

Le fonds Françoise et Dominique Dupuy concerne essentiellement la période 1950-1979 : les Ballets modernes de Paris, le Festival des Baux-de-Provence,  les Journées de la danse. Le fonds  se compose d’articles de presse,  de photographies, de programmes, d’affches, de maquettes de décors et  de costumes, d’enregistrements sonores et de flms. L’inventaire est en cours.

Le « trône de Dagobert » est une des pièces phares du Musée des Monnaies, médailles  et antiques, vitrine du département éponyme de la BnF. Cet exceptionnel siège du  haut Moyen Âge en bronze doré est cité dès le xii e siècle dans le Trésor de Saint-Denis, où il était attribué à saint Eloi (vers 588-659), orfèvre réputé, monnayeur et trésorier  du roi Dagobert I er . Le laboratoire Valectra d’EDF fnance une étude complète du trône. En février 2011, une radiographie a été réalisée in situ, de nuit, afn de déterminer  son état, la constitution des différents éléments et leur chronologie. Parallèlement,  une analyse chimique du métal a été menée par fuorescence X, sans prélèvement  ni contact. Une numérisation en 3D permettant de visualiser le mode de fonctionnement initial et une étude mécanique sont prévues. Tout ceci permettra d’évaluer la faisabilité d’une restauration fondamentale, qui serait également mécénée par EDF.  Quant au Trésor de Berthouville, il s’agit d’un impressionnant ensemble de 90 pièces d’orfèvrerie en argent, pesant au total plus de 25 kg, qui formait le trésor d’un temple gallo-romain consacré à Mercure Canetonensis, découvert et acquis en 1830.  L’argent était très oxydé et noirci, les restaurations du xix e  siècle avaient vieilli  et nécessitaient une intervention. Un partenariat a été établi avec le musée Getty : l’ensemble du trésor ainsi que quatre grands plats d’argenterie de l’Antiquité tardive  ont été transportés en décembre 2010 à Los Angeles, où ils vont bénéfcier d’une étude approfondie et d’une restauration globale, jusqu’à l’automne 2014 où une exposition présentera les résultats. Mathilde Avisseau-Broustet  

Dominique Dupuy sont engagés comme danseurs étoiles au Grand Théâtre de Bordeaux.

En 1962, le couple crée le Festival des Baux-de-Provence, premier festi­val en France entièrement consacré à la danse. Durant sept ans, les BMP y présentent leurs créations. Y sont invitées aussi de nombreuses compa-gnies étrangères, notamment celle de Merce Cunningham, en 1964. À travers la création de ballets, mais aussi d’animations pédagogiques, les Dupuy s’investissent énergiquement dans la sensibilisation d’un plus large public à la danse. Ils partent en tour-née avec les Jeunesses musicales de France. Ils organisent les Journées de la danse dans les maisons de la culture naissantes : spectacles, cours publ ics, improvisat ions, per for-mances, expositions, projections de flms… Ils collaborent au projet ARC (Animation, recherche, confronta-tion) du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, qui associe arts plas-tiques, jazz et danse…

Ils participent en outre à plusieurs comités, débats, actions corpora-t ives et syndicales : au Syndicat national des auteurs compositeurs, dès 1965, et à l’Association française de recherches et d’études chorégra-phiques, pour la promotion et la reconnaissance de la danse moderne et des danseurs.

Les Ballets modernes de Paris sont dissous en 1979. De 1978 à 1986, Françoise et Dominique Dupuy ani-ment le Mas de la danse à Fontvieille, lieu de résidence pour les choré-graphes, et poursuivent leur activité aujourd’hui, notamment avec l’asso-ciation Ode après l’orage .

Valérie Nonnenmacher

Page 25 - BnF- CHRONIQUES 60_b

This is a SEO version of BnF- CHRONIQUES 60_b. Click here to view full version

« Previous Page Table of Contents Next Page »