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Chroniques de la BnF – n°61 –
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Dossier 
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LES BIBLIOTHÈQUES ET LA GRANDE PEUR DU NUMÉRIQUE
Craignez-vous que le développement
du numérique provoque une désaffection
des lecteurs de la British Library?
Non, d’abord parce que nous ne proposons pas d’accès à
distance aux contenus numériques. Ensuite, comme le
montre l’expérience des Archives nationales dans notre
pays, parce que lorsque l’accès aux documents numé-
riques est facilité, il semble que cela stimule au contraire
la demande sur site, les utilisateurs ayant davantage
conscience de ce qui est disponible.
Quelles sont les principales innovations
de ces dernières années en matière de services
aux lecteurs sur place ?
Nous avons mis l’accent sur différents services. Les
lecteurs peuvent à présent s’inscrire ou réserver des
documents à distance,
24
heures sur
24
et
7
jours sur
7
.
Le lecteur peut suivre la progression de sa commande de
livres et vérifier que ceux-ci sont bien arrivés en salle de
lecture. Il peut également payer en ligne ses reproductions
de documents, impressions à la demande ou ses scans
depuis son espace personnel. Nous avons aussi créé un
service de questions-réponses à distance.
Quelle vision avez-vous de ce que sera
la British Library à l’horizon 2020 ?
Le numérique a modifié les conditions de création, de
conservation, d’accès et de diffusion du savoir. C’est irré-
versible. L’environnement technologique va continuer à
changer à toute vitesse, et notre seule certitude est que
l’avenir sera très différent de ce que nous pouvons imagi-
ner aujourd’hui. Nous savons que nous ne savons pas !
Dans ce contexte, les institutions du savoir vont devoir se
réinventer en permanence pour rester efficientes et au ser-
vice du public. Elles devront aussi continuer à faire la
preuve de la valeur ajoutée qu’elles apportent à la collec-
tivité et à l’économie. L’augmentation des coûts va se
poursuivre et nous devrons faire plus avec moins. Nous
devons maximiser la valeur de chaque livre sterling dépen-
sée sur les fonds publics. Nous allons développer les parte-
nariats publics et privés, ainsi que des services commer-
ciaux compétitifs.
Propos rapportés par Sylvie Lisiecki
Trois questions à Andy Stephens,
directeur des relations internationales
à la British Library
Avec Sindbad, des experts pour tous
«Où consulter la collection de tarots anciens de la BnF? »,
«Comment commencer une recherche sur le colonialisme
en Afrique subsaharienne ? », «Quelle est la marque du
cahier utilisé par Beckett pour écrire
En attendant Godot
?»,
«Où trouver des articles en français sur les piles à bacté-
ries ? »… Voici quelques-unes des questions auxquelles
répond quotidiennement le service Sindbad (Service d’in-
formation des bibliothécaires à distance). Ce service acces-
sible par téléphone et messagerie électronique met à la
disposition de tous la compétence des personnels, leur
capacité d’expertise et de certification de l’information.
Les questions sont réparties entre les divers départements
à haute spécialisation et trouvent dans la majorité des cas
leur réponse en trois jours. Sindbad traite quelque
dix mille questions par an. Preuve que les services offerts
sur place et à distance ne s’opposent pas mais, bien au
contraire, se complètent.
Isabelle Copin
PAROLES DE LECTEUR
«Je viens en salle de lecture depuis sept ans. C’est
difficile de travailler chez soi, on est constamment
dérangé... À la bibliothèque, je peux me concentrer.
Je viens aussi pour consulter les ouvrages de droit
en libre accès, qui sont coûteux. »
Cécile Maillard, étudiante en doctorat de droit
On peut trouver
une vaste sélection
des questions et de
leurs réponses sur
le site www.bnf.fr :
sur la page
d’accueil, choisir
«Poser une
question à un
bibliothécaire »,
puis «Réponses
par thèmes ».
Photo British Library.
Photo Patrick Tourneboeuf, Tendance Floue/BnF.
Photo David Paul Carr/BnF