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Chroniques de la BnF – n°61 –
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Europeana
: à nouveau
président, nouveaux défis
Bruno Racine, président de la BnF, a récemment été élu
à la tête d’Europeana, la Bibliothèque numérique européenne.
Avec un triple objectif : qualité, audience, multilinguisme.
Chroniques
: Où en est
la bibliothèque numérique
européenne aujourd’hui ?
Bruno Racine :
Europeana donne
aujourd’hui accès à vingt millions
d’objets numérisés, provenant de
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pays. Si la France reste le premier
contributeur devant l’Allemagne, la
diversité s’est beaucoup accrue à
l’échelle du continent ;
1 500
insti-
tutions – archives, bibliothèques,
musées, archives audiovisuelles –
rendent leurs richesses numérisées
accessibles par Europeana. Après
trois ans d’existence, c’est un bilan
quantitatif qui dépasse les espérances
initiales. L’Europe peut en être fière,
et la France en particulier qui a joué
un rôle essentiel dans la naissance du
projet et continue de le soutenir finan-
cièrement. Ce résultat est dû aussi
à la ténacité d’Elisabeth Niggemann
à laquelle je succède, et à l’enga-
gement des titulaires successifs à
la Culture à la Commission euro-
péenne, en dernier lieu Neelie Kroes.
Quels sont les enjeux qui vont
être les vôtres en tant
que président de la fondation
Europeana?
B. R :
Europeana doit relever plu-
sieurs défis. Celui de la qualité en
premier lieu, en particulier de la des-
cription des objets, afin que la masse
d’objets et de documents puisse être
intelligemment exploitée. Celui du
multilinguisme ensuite, même si les
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langues présentes dans Europeana
ne peuvent être mises sur le même
plan. Celui de l’audience, enfin, car
en dépit d’un meilleur référencement
par Google, la fréquentation du site
n’est pas à la hauteur de ce qu’elle
devrait être, compte tenu de la
richesse de l’offre ! Europeana doit
être à la pointe de l’innovation en
matière de bibliothèque numérique,
notamment à travers de nombreux
Ci-contre
Joachim Bouvet,
officier de guerre
avec le casque et
la cuirasse
à la chinoise, extrait
de
L’Estat présent
de la Chine
en figures,
Paris,
P. Giffart, 1697
Ci-dessous
Jean-Pierre Norblin
de la Gourdaine
(graveur),
portrait extrait
d’une planche de
15 estampes, 1830
programmes européens de recherche
et de développement qu’elle anime.
Quelle impulsion souhaitez-
vous donner dans les années
à venir ?
B.R:
Europeana doit s’atteler à rele-
ver les défis que je viens de mention-
ner, mais aussi mettre en place une
stratégie de communication ambi-
tieuse, trouver dans chaque pays un
« ambassadeur » qui défende sa cause,
et impliquer davantage les institutions
qui fournissent les contenus. Il faut
aussi continuer de sensibiliser les res-
ponsables des États et de la Commis-
sion sur la question des moyens. Les
partenariats public-privé comme ceux
que Google a établis avec de nom-
breuses institutions européennes
permettent, bien sûr, d’alimenter
Europeana mais ne peuvent se subs-
tituer entièrement à un effort public.
De ce point de vue, l’expérience fran-
çaise, qui combine subventions et
partenariats avec le privé dans le
cadre des investissements d’avenir,
peut se révéler très utile. Enfin, je
souhaite proposer de grands pro-
grammes européens pour compléter
les initiatives nationales.
Propos recueillis par Sylvie Lisiecki
sinica,
corpus de la sinologie française
Le projet Sinica vise à créer dans Gallica un corpus 
de ressources numériques sur la sinologie française. 
Le corpus se veut encyclopédique et représentatif 
du regard des Français sur la Chine depuis l’époque 
des premiers missionnaires jusqu’au début du 
XX
e
 siècle. 
Ce corpus, qui continue d’être enrichi, comprend 
aujourd’hui près de neuf cents notices. Les notices 
Sinica seront prochainement référencées sur le site 
de la Bibliothèque nationale de Chine.
Convention
avec la Bibliothèque
nationale de Pologne
Une convention de coopération 
triennale a été signée en octobre 
dernier entre la BnF et la Bibliothèque 
nationale de Pologne. Cette initiative 
s’inscrit dans le prolongement 
du projet de numérisation de l’œuvre 
gravé du peintre Jean-Pierre Norblin 
de la Gourdaine (1745-1830), 
dont le département des Estampes 
et de la photographie possède 
un très riche fonds. Considéré 
comme l’un des peintres les plus importants du siècle 
des Lumières en Pologne, Norblin, d’origine française, 
a exécuté de multiples dessins et croquis sur les mœurs 
de son pays d’adoption. Les images de cette œuvre, 
numérisée l’an dernier, sont disponibles sur Gallica.
BnF, Estampes et photographie
BnF, Réserve des Livres rares.
Bruno Racine, 2010. Photo Jean-François Robert/BnF.
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