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– Chroniques de la BnF – n°64
Expositions
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1812, James de Rothschild s’ins-
talle à Paris, il a 20 ans. Il
devient rapidement l’un des membres
importants du monde de la haute
banque, constitué de familles de ban-
quiers venues de toute l’Europe. Ces
banquiers, alliés ou rivaux, font de
Paris une grande place de la finance,
participent à la révolution indus-
trielle du xix
e
siècle, accompagnent
les transformations urbaines, celles
des transports ainsi que le dévelop-
pement du tourisme, s’intéressent
aux théories sociales de leur temps,
comme le saint-simonisme, s’enga-
gent dans des actions de philan-
thropie envers la classe ouvrière en
plein développement. Ce sont aussi
des mécènes généreux qui animent
la vie culturelle et servent de modèles
aux peintres comme aux écrivains
de leur époque.
Composée de tableaux, d’objets
d’art, de livres, d’illustrations, de
photog r aph i e s provenant de s
archives et collections de la famille
Rothschild, de la BnF ainsi que de
plusieurs institutions françaises et
collections privées, l’exposition fait
Les Rothschild
Présentée site Richelieu, une exposition
raconte l’histoire d’une famille de la haute
finance éclairée du
XIX
e
siècle, autour de la
figure emblématique de James de Rothschild.
revivre le monde raffiné des affaires
autour des personnalités de James
de Rothschild, de sa femme Betty,
de leurs contemporains les frères
Émile et Isaac Pereire, ainsi que de
la famille Camondo.
Une Europe financière
Elle propose une réflexion sur le pas-
sage d’une société aristocratique
et rurale à une société bourgeoise
et industrielle. Elle pose un regard sur
le monde de l’argent et ses relations
avec le pouvoir, du premier Empire
aux prémices de la République. Elle
s’attache à ces hommes désireux
de s’associer à la marche du progrès
pour accompagner les mutations de la
société ; ces hommes qui construisent
l’Europe de par leurs origines diverses
et l’essaimage de leurs affaires dans
différents pays grâce à des liens fami-
liaux, des réseaux et des succur-
sales. Ainsi les frères Rothschild, de
Francfort à Londres et Vienne en
passant par Paris et Naples, déf i-
nirent-ils très tôt l’idée d’une Europe
économique et financière.
Après s’être enrichi avec ses frères à
la suite des guerres napoléoniennes,
James de Rothschild s’imposa dans
les milieux financiers parisiens. Pen-
dant un demi-siècle, il vint en aide
aux différents gouvernements, de la
Restauration au second Empire en
passant par la monarchie de Juillet,
au travers de prêts, emprunts, rentes
et autres obligations. Banquier puis-
sant, il avait la confiance des souve-
rains dont il gérait la fortune (Louis-
Philippe ou la famille royale de
Belgique), mais aussi des politiques
(Metternich, Thiers…) et des artistes
(Balzac, Vigny…).
James développa des activités com-
merciales en réseau avec ses frères :
achat de coton aux États-Unis, de
cigares à Cuba, de bois, de métaux
précieux, d’or, de cuivre, de mercure.
Mais, surtout, il fut l’un des princi-
paux acteurs de la modernisation de
la société française et de son expan-
sion économique. Il joua un rôle pri-
mordial dans le développement
du réseau de chemin de fer français,
notamment dans la création des
Ci-contre
James de Rothschild
Paul Flandrin
d’après Hippolyte
Flandrin
Huile sur toile, 1864
Ci-dessous
Le «Toit familial »
fondé en 1899,
9, rue Guy-Patin
à Paris,
la terrasse, vers 1910.
Archives nationales du Monde du Travail.
Paris, Rothschild & Cie Banque.