Page 13 - BnF- CHRONIQUES 64_a

Basic HTML Version

Chroniques de la BnF – n°64 –
13
Expositions
>
Les
au
XI
20 no
Site Ri
Avec le
et du G
Commi
Mélani
Chemins de Fer du Nord, l’un de
ses plus grands succès.
Mécènes et philanthropes
L’exposition évoque le monde dans
lequel évoluaient James et Betty
de Rothschild, proches de Louis-
Philippe et de sa famille. Elle décrit
leurs amitiés avec les plus grands
artistes, tel Chopin, qui fut le profes-
seur de piano de leur fille Charlotte
(pour laquelle il composa l’une de ses
plus belles valses), Gioacchino Ros-
sini ou Heinrich Heine. Elle rappelle
l’importance de leur rôle de philan-
thropes, avec la création de l’hôpi-
tal Rothschild en 1852 par exemple,
ainsi que celui de mécènes auprès
d’institutions françaises comme le
musée du Louvre ou la BnF. Enfin,
elle révèle combien ces personnages
du réel ont marqué leur temps en ser-
vant de modèles à des écrivains aussi
importants que Stendhal (
Lucien
Leuwen
), Balzac (
La Maison Nucin-
gen
) ou Zola (
L’Argent
).
Claude Collard
Publication
Les Rothschild en France au XIX
e
siècle
Sous la direction de Claude Collard et Melanie Aspey
Editions de la BnF, 36 euros
www.r
Deux questions à…
Mélanie Aspey
responsable de The Rothschild Archive, à Londres, et co-
commissaire de l’exposition
Les Rothschild en France au
XIX
e
siècle.
Pourquoi cette exposition
sur la famille Rothschild
et pourquoi à la BnF?
Il y a une véritable histoire commune
entre la BnF et les Rothschild, ne
serait-ce que parce que ces derniers
ont soutenu la Bibliothèque depuis
le xix
e
siècle par de très nombreux
dons. Henri de Rothschild, arrière
petit-fils de James et fils de James-
Edouard, a offert toute une biblio-
thèque, qui est encore aujourd’hui
conservée dans une salle merveil-
leuse du quadr i latère Richelieu,
toute lambrissée et tapissée de livres,
qui porte le nom de salon Rothschild.
Cela dit, l’idée de cette exposition est
venue de Jean-Claude Meyer, prési-
dent du Cercle des mécènes de la
BnF. Le projet a évolué vers l’idée
de commémorer le bicentenaire de
l’arrivée à Paris de James de Roths-
child, en 1812. Au-delà de son sou-
tien à la BnF, il s’agissait aussi de
montrer l’importance de la contribu-
tion de la famille Rothschild à la vie
en France pendant deux cents ans :
James a, par exemple, joué un rôle
primordial dans le développement du
réseau des chemins de fer français.
Enfin, nous voulions aussi mettre
l’accent sur le rôle social qu’a joué
la famille à travers les générations.
Vous dirigez The Rothschild
Archive. Quelle est sa raison
d’être ?
Sa mission est d’offrir aux membres
des diverses branches de la famille,
partout dans le monde, la possibi-
lité de déposer leurs archives chez
nous. Nous réunissons ainsi toutes
ces vies très différentes, et la collec-
tion, bien que basée à Londres, n’est
ni exclusivement britannique, ni
exclusivement française. Il ne s’agit
pas non plus d’une collection por-
tant uniquement sur l’histoire de la
finance, ou sur l’histoire de l’art, ou
sur l’histoire juive. C’est tout cela à la
fois. Les archives sont ouvertes aux
chercheurs, et les personnes intéres-
sées peuvent venir les consulter à la
Fondation. Nous collaborons éga-
lement avec d’autres institutions,
comme les Archives nationales du
monde du travail à Roubaix, où sont
déposées les archives de la banque de
Rothschild Frères.
Propos recueillis par Sylvie Lisiecki
À gauche
Jeton d’ivoire
ayant appartenu à
Lionel de Rothschild,
administrateur
de la Compagnie
des Chemins de fer
du Nord. Ce jeton
lui permettait de
voyager gratuitement
sur le réseau du Nord.
À droite
La banque Rothschild
19, rue Laffitte
à Paris, vers 1880.
Londres, The Rothschild Archive.
France, Collection particulière.