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Chroniques de la BnF – n°64 –
21
Auditoriums
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Mar ia Klonar is et Kater ina
Thomadaki développent depuis
les années 1970 un travail artistique
transgressif, transculturel et trans-
genres. Di f férentes project ions
révéleront une œuvre qui mêle sup-
ports et disciplines (cinéma, vidéo,
estampe, dessin, photographie, per-
formance, instal lat ion, créat ion
sonore) pour conjuguer mythes
et préoccupations sociopolitiques
contemporaines. Nourries de pen-
sée critique (psychanalyse, philo-
sophie, sociologie, pensée fémi-
niste…), les deux artistes ont porté
la revendication d’une « féminité
radicale » et questionné la frontière
entre les sexes avant l’éclosion du
mouvement
queer
. Les motifs clés
de leurs grands cycles sont l’herma-
phrodite, l’ange, le féminin comme
« inquiétante étrangeté », le monstre.
Cet événement rendra visible pour
la première fois le fonds d’archives
Klonaris/Thomadaki constitué par
la BnF en collaboration avec les
artistes.
Klonaris/Thomadaki :
Infinite
Revolution
Le «cas Dickens»
Cette année est célébré le bicen-
tenaire de la naissance de Charles
Dickens (1812-1870). Avec Victor
Hugo et Jules Verne, Dickens fut
certainement l’un des auteurs du
xix
e
siècle dont les livres furent les
plus mis entre les mains des enfants,
avec l’ardente obligation de les savou-
rer. Cet engouement familial et popu-
laire est à la source d’un malentendu
qui explique, en partie, la désaffection
dont l’auteur souffre aujourd’hui : si
on connaît toujours Dickens, plus
personne, et certainement pas la jeu-
nesse, ne le lit. Le malentendu se
résume à ce constat : Dickens est un
écrivain de l’enfance et non un écri-
vain pour les enfants. Pire, les ver-
sions que des générations de lecteurs
eurent sous les yeux sont trop souvent,
de l’avis des spécialistes, des mas-
sacres littéraires et stylistiques. Elles
posent ainsi la question de l’adapta-
tion. Une œuvre peut-elle toucher un
public auquel elle n’était pas destinée
a priori
? Le cinéma et ses déclinaisons
nombreuses (dessins animés, comé-
dies musicales) apportent un élément
de réponse. Marie-Aude Murail,
spécialiste des contes en général et
de Charles Dickens en particulier,
nous éclairera sur « le cas Dickens ».
François Nida
En haut
Charles Dickens,
vers 1860.
Ci-contre
Maria Klonaris et
Katerina Thomadaki
Unheimlich I :
dialogue secret.
© adoc-photos.
© Klonaris/Thomadaki.