1 . La Cour d'honneur
Face à l'entrée, s'élève le bâtiment
principal appelé anciennement Galerie Neuve. Construit de 1727
à 1731 par Robert de Cotte, il fut entièrement réaménagé
à la fin du XIXe siècle et abrite au rez-de-chaussée
le Salon d'honneur et au premier étage la salle de lecture
du département des Manuscrits. Le fronton s'ornait à
l'origine des armes royales arrachées sous la Révolution
et remplacées au XIXe siècle par la sculpture actuelle
représentant la Science servie par les génies, de Charles
Degeorge.
Sur la gauche, le bâtiment édifié de 1740 à
1749 par Jules-Robert de Cotte, fils de Robert de Cotte, fut entièrement
démoli et reconstruit par Henri Labrouste et son successeur
Jean-Louis Pascal ; la façade refaite à l'identique
fut achevée en 1878. Les deux autres corps de bâtiments
furent construits par Henri Labrouste. C'est dans cette cour que Boullée
avait imaginé d'édifier en 1785 une immense salle de
lecture.
2 . Le grand hall
Ce hall a été construit par Henri Labrouste en même
temps que la salle de lecture des Imprimés et ses magasins.
Il intègre dans son architecture intérieure, deux arcades
qui appartenaient à la façade de Robert de Cotte et
dont témoignent encore les trois marches qui surélèvent
le niveau du passage vers le grand escalier. Il a été
réaménagé en 1993 (vestiaire, librairie, accueil).
3 . La Salle des Imprimés
(Salle Labrouste)
L'architecte Henri Labrouste (1801-1875) venait de s'illustrer par
la construction de la Bibliothèque Sainte-Geneviève
quand il entreprend l'édification de la salle remarquable qui
porte aujourd'hui son nom. Celle-ci inaugurée en 1868 est construite
sur un plan carré. Elle peut accueillir 360 lecteurs. Elle
est couverte de neuf coupoles de faïence émaillée
qui laissent passer la lumière du jour, soutenues par seize
colonnettes de fonte hautes de dix mètres. Les fresques qui
décorent les murs de motifs végétaux sont dues
au pinceau d'Alexandre Desgoffe. Une abside en hémicycle parachève
cet ensemble. Les cariatides qui encadrent l'ouverture donnant accès
aux magasins sont du sculpteur Perraud. Jusqu'à l'ouverture
de la bibliothèque de recherche du site François-Mitterrand,
cette salle accueillait les lecteurs du département des Imprimés.
A terme, la Salle Labrouste sera occupée par l'Institut national
d'histoire de l'art (INHA).
4 . Le grand escalier
Cet escalier monumental a été créé par
l'architecte Jean-Louis Pascal qui succède à Henri Labroute
en 1875. Ouvert en 1905 et modifié dans sa partie supérieure
en 1987, il mène aux salles du musée des Monnaies, Médailles
et Antiques, puis au département des Manuscrits et à
la galerie Mazarine qui sert de salle d'exposition.
5 . Le musée des Monnaies, Médailles
et Antiques
Le département des Monnaies, médailles et antiques dont
le nom traditionnel de "Cabinet des médailles" doit
son origine au Cabinet du Roi qui fut transféré de Versailles
à la bibliothèque royale de la rue de Richelieu en 1741.
Il est installé dans ses locaux actuels depuis 1917. Son musée,
rénové en 1981, présente dans les deux salles
du bas l'histoire des collections et, dans les deux salles du haut,
les techniques de fabrication des objets exposés ainsi que
l'histoire de la numismatique. Le visiteur peut admirer les objets
les plus prestigieux : le Grand Camée, le trésor d'argenterie
gallo-romaine de Berthouville, la patère de Rennes, le trône
de Dagobert, les trésors de Childéric et de Gourdon,
la coupe de Chosroès, le jeu d'échecs en ivoire dit
de Charlemagne, ainsi qu'un choix de monnaies et médailles.
Ces trésors ont été rassemblés depuis
la Renaissance et se sont enrichis au XVIIe siècle par les
expéditions en Orient, au XVIIIe par les dons du Comte de Caylus
mais aussi par les confiscations révolutionnaires, en 1862
par la générosité du duc de Luynes qui fit don
au Cabinet de ses monnaies, vases et bijoux antiques.
6 . La Salle des Manuscrits, division occidentale
Le département des Manuscrits comprend deux divisions : la
division occidentale qui occupe la Salle des Manuscrits, et la division
orientale pour laquelle une autre salle de lecture a été
créée en 1958.
La Salle des Manuscrits installée en 1886 dans l'ancienne Galerie
Neuve aménagée par Jean-Louis Pascal est le cur
historique de la bibliothèque par sa situation géographique
et par la nature de ses collections. Les manuscrits sont, en effet,
le noyau fondateur des collections des rois de France. Organisés
en ensembles linguistiques, les fonds s'échelonnent du Ve siècle
à l'époque actuelle. Ses 10 000 manuscrits enluminés
en font le plus riche musée de peinture médiévale
du monde. En 2001, le précieux livre d'heures de Jacques II
de Châtillon est entré dans les collections. Parmi les
manuscrits d'auteur, citons les Pensées de Pascal ou les Mémoires
de Saint-Simon. Le legs des manuscrits de Victor Hugo marque le début
du rassemblement des manuscrits littéraires modernes à
la Bibliothèque nationale, dont les manuscrits de Marcel Proust
sont un des fleurons.
Redescendre le grand
escalier et se diriger vers la grande salle des Commissions en sortant
par le jardin Vivienne, ou rejoindre directement la salle ovale
(8).
7 . La grande Salle des Commissions
Cette vaste salle est située au rez-de-chaussée de
l'ancien Hôtel Chevry-Tubeuf qui fut édifié
à partir de 1635 par l'architecte Jean Thiriot et qui, après
avoir hébergé le Trésor public, fut annexé
aux bâtiments de la Bibliothèque Nationale par une
ordonnance de 1818. Aménagée en salle de réunion,
elle a accueilli et accueille encore en ses murs des commissions
où ont siégé les membres les plus éminents
du monde des bibliothèques.
Pour rejoindre la Salle ovale où se
poursuit la visite, traverser à nouveau le jardin Vivienne
(près de l'entrée de l'Hôtel Tubeuf, se dresse
une oeuvre en bronze de Roseline Granet : "Jean-Paul Sartre marchant
sous la pluie")
8 . La "Salle ovale" ou ancienne
Salle des périodiques
Conçue et commencée par l'architecte
Jean-Louis Pascal qui succède à Labrouste en 1875,
la Salle ovale ferme le quadrilatère en profitant de la démolition,
entre 1880 et 1882, de divers bâtiments privés et du
Salon des Globes qui abritait les immenses sphères de Coronelli.
Sa construction ne fut achevée qu'en 1932 par l'architecte
Recoura. Son ovale est de 45 mètres de long sur 34 mètres
de large, sa hauteur sous verrière est de 18 mètres.
Elle a une capacité de 150 places de lecture. Elle fut affectée
au service des périodiques qui deviendra département
en 1945. Actuellement, elle est partagée entre la Salle de
références bibliographiques (BnF) et la Bibliothèque
d'art et d'archéologie- Fondation Jacques-Doucet.
9 . Le Salon Voltaire dit Salon d'honneur
Dans un décor orné de boiseries sculptées dessinées
par Robert de Cotte se trouvent trois oeuvres du sculpteur Jean-Antoine
Houdon qui eut longtemps son atelier dans le palais Mazarin : le
plâtre de la statue de Voltaire dont le socle contient le
coeur du philosophe, le buste de Jérôme Bignon et celui
de son illustre descendant, l'abbé Jean-Paul Bignon, maître
et garde de la librairie du Roi de 1719 à 1742, dont l'administration
est souvent considérée comme l'âge d'or de la
Bibliothèque.
Dossier établi par Christiane
Garaud
Journée du patrimoine
Dimanche 22 septembre 2002
Richelieu
58, rue de Richelieu
75002 Paris
10 h - 18h
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Parcours
de la visite à Richelieu |
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Rénovation
du site Richelieu
Les locaux laissés vacants dans le quadrilatère
Richelieu par le déménagement des Imprimés
et des Périodiques sur le site François-Mitterrand,
vont permettre le redéploiement des départements
et services de la BnF, ainsi que l'installation, dans
le secteur de la Salle Labrouste, de la bibliothèque
de l'Institut national d'histoire de l'art. La programmation
de ce grand projet BnF/INHA est en cours et les travaux
devraient commencer en 2004.
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Présentation
des ateliers de restauration dans la Salle des Commissions
La restauration est une activité majeure de la
Bibliothèque nationale de France. Celle-ci s'en
acquitte dans le cadre d'une de ses missions : la conservation.
Pour la mettre en lumière et la faire connaître
au public, sont présentés dans cette salle
les différents ateliers de restauration qu'abrite
le site : l'atelier central, le Centre
de documentation, le laboratoire, l'atelier des
Cartes et plans, l'atelier des Monnaies,
Médailles et Antiques, l'atelier des Estampes
et de la photographie. Autour de douze panneaux
didactiques et de six vitrines proposant des cas d'école,
des modèles, des outils
, restaurateurs
et scientifiques de la BnF commentent et expliquent
leur savoir-faire, leur métier.
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Présentation
des collections du site Richelieu
Les six départements
: Manuscrits, Monnaies, médailles et antiques,
Estampes et photographie, Cartes et plans, Arts du spectacle
et Musique présentent dans des vitrines réunies
dans le Salon d'honneur, des pièces significatives
de leurs collections, sorties pour un jour et soigneusement
choisies pour illustrer la diversité et l'intérêt
patrimonial des fonds uniques de la bibliothèque
: le "Bois Protat" l'un des plus anciens xylographes
conservés en Occident ; un manuscrit autographe
de René Char, enluminé par Wifredo Lam
; une grande monnaie vietnamienne en or de l'empereur
Hiên Tô ; le Bouddha assis sur un socle
de lotus, ex voto peint à l'encre sur papier
provenant du sanctuaire de Dunhuang ; un incunable
vénitien de 1485, l'Isolario de Bartolommeo dalli
Sonetti, un portrait au crayon de Debussy sur son lit
de mort par le peintre Othon Friez et, dans la suite
de l'année du cirque, des images et des objets
illustrant ce divertissement populaire.
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Pour
en savoir plus
- Catalogue de l'exposition
Labrouste, architecte
de la Bibliothèque Nationale de 1854 à
1875, Bibliothèque Nationale, Paris 1953.
- La Bibliothèque
nationale des origines à 1800,
Simone Balaye, éd. de la Librairie Droz s.a.,
Genève 1988.
- Bibliothèque
Nationale, Mireille
Pastoureau, Paris, musées et monuments de France,
Albin Michel, Paris 1992.
- La Bibliothèque
nationale, mémoire de l'avenir,
Bruno Blasselle, Jacqueline Melet-Sanson,Gallimard,
collection Découvertes, Paris, 1992.
- La Bibliothèque
nationale, P.U.F. ,Bruno
Blasselle, collection Que sais-je ? Paris, 1993.
- Mélanges
autour de l'histoire des livres imprimés et des
périodiques,
sous la direction de Bruno Blasselle et Laurent Portes,
Bibliothèque nationale de Frace, Paris, 1998.
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