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20 – Chroniques de la BnF – n°59

Roland Barthes Carnet du voyage en Chine, 1974

Roland Barthes par Roland Barthes ? C’était le titre de l’autoportrait que Barthes accepta de composer pour la collection «Écrivains de toujours ». Ce pourrait être celui de ses archives, tant elles reflètent désormais les étapes de son parcours, la diversité de son œuvre de sémiologue et d’écrivain, son rayonnement aussi, et les traits parti-culiers de son rapport à l’écriture.

L’œuvre et sa réception

Au premier coup d’œil, le fonds des manuscrits révèle pourtant une césure chronologique: les œuvres antérieures à S/Z et à L’Empire des signes (1970) sont peu représentées. Outre un frag-ment manuscrit de la préface au Degré zéro de l’écriture (1953), seuls les tirés à part ou les coupures d’articles consti-tutifs du recueil, pour l’essentiel parus dans Combat et Arts entre 1947 et 1953, nous sont parvenus. Pour Mythologies (1957), le dossier est constitué des tirés à part des textes parus dans la presse, notamment Esprit , à partir de 1952, entre lesquels s’intercalent des ajouts dactylographiés parfois très corrigés, et du manuscrit des deux premières versions de Mythe aujourd’hui , le texte final, d’abord intitulé «Esquisse d’une mythologie». Le dossier du Système de la mode (1967) manque, même si le fonds conserve quelques-uns des articles consacrés par Barthes au vête-ment depuis les années 1955-1959. Tout change à partir de 1970, peut-être parce que Barthes, qui s’est mis à dactylographier lui-même ses textes, a besoin de conserver par-devers lui ses manuscrits : chacune des œuvres de Barthes parues jusqu’à sa mort acci-dentelle en 1980 ( Sade, Fourier, Loyola en 1971, Le Plaisir du texte en 1973,

Roland Barthes par Roland Barthes en 1975, Fragments d’un discours amoureux en 1977, La Chambre claire en 1980) fait l’objet d’un copieux dossier de manus-crits. S’y ajoutent les copies dactylo-graphiées corrigées et la correspon-dance relative à la parution des livres. Les lettres envoyées à Barthes par ses

prestigieux premiers lecteurs jettent un éclairage passionnant sur la récep-tion de l’œuvre dans le contexte du structuralisme de la fin des années 1960 et du début des années 1970.

Éblouissement

Ainsi, à la parution de S/Z , Althusser est « ébloui ». Kostas Axelos souligne les implications réciproques entre la notion de «monde comme jeu » de Barthes et sa propre conception du Jeu du monde (Minuit, 1969). Deleuze décrit un texte «véritablement soulevé comme par une nouvelle machine ». Foucault emporte le livre avec lui pour le faire lire à ses étudiants à l’université de Buffalo, aux États-Unis. Philippe

Esquisses de Roland Barthes

Le fonds Roland Barthes, d’abord conservé à l’Imec 1 , a rejoint le département des Manuscrits grâce à la générosité Michel Salzedo, ayant droit de l’auteur. Manuscrits, bien sûr, mais aussi dossiers de cours, carnets de voyages et près 400 dessins viennent éclairer une production intellectuelle essentielle à la lecture du monde d’aujourd’hui.

Sollers revient à plusieurs repr le texte dans une série de lettre d’août 1969. Quant à Claud Strauss, qui a lu S/Z et L’Em signes coup sur coup, il comm deux ouvrages, d’autant plus à l’approche du Japon par Bart celui-ci avoue avoir voulu s’ précisément au mythe que c ce pays pour un Européen ; deuxième partie de la lettre Strauss donne un développe les structures de la parent Sarrasine de Balzac. En plus des nombreux articles tiens parus dans la presse, l recèle également les manus trois textes restés inédits du vi

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