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Chroniques de la BnF – n°60 – 21

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Coopération des bibliothèques nationales européennes : l’action de la CENL

La Conférence des directeurs de bibliothèques nationales européennes (CENL) regroupe les bibliothèques nationales des 46 pays membres du Conseil de l’Europe. Son objectif : renforcer le rôle des bibliothèques nationales en Europe, en particulier en matière de conservation et d’accessibilité du savoir et du patrimoine culturel.

Bruno Racine, président de la BnF, s’est ent retenu avec ­Élisabeth Niggemann, directrice de la Deutsche Nationalbibliothek, à qui il succède pour trois ans à la tête de la CENL.

Chroniques :  Quelles ont été vos priorités en tant que présidente de la CENL, et quel bilan faites-vous de l’action accomplie ?

Elisabeth Niggemann: Lorsque j’ai pris mes fonctions en 2005, la numé-risation et la création de bibliothèques numériques étaient déjà la grande priorité des bibliothèques du monde entier, avec toutes les questions qu’elles soulèvent encore aujourd’hui : le dépôt légal et la conservation à long terme des publications numériques, les questions de droit d’auteur, la nécessité de développer des stratégies nationales de numérisation, les parte-nariats public-privé pour la numérisa-tion…La CENL est un forumperma-nent d’échanges de nos expériences et de nos réfexions, et nous travaillons en outre à sensibiliser la Commission européenne à ces questions. La biblio-thèque numér ique européenne ­Europeana, qui a ouvert en 2007, et qui offre un accès commun et une recherche unifiée à tous ses docu-ments numériques, est un très bon exemple de la coopération qui a pu se mettre en place.

Bruno Racine : Europeana est un outil remarquable : actuellement, 19 millions ­d’objets numériques libres de droit sont ainsi accessibles. Cette plateforme va permettre de valoriser les richesses des bibliothèques et contribue enmême temps à construire l’Europe de la culture, une et plurielle. Je voudrais m’attacher à poursuivre le travail considérable que vous avez accompli. La CENL est devenue, sous votre direction, à la fois l’indispensable plate­forme commune des biblio-thèques nationales européennes et un

interlocuteur incontournable pour la Commission européenne. Il faut consolider la bibliothèque numérique européenne, assurer son avenir et en faire un point d’accès privilégié au patrimoine culturel européen. Je m’ef-forcerai, en étroite concertation avec la Fondation Europeana, d’encourager la Commission européenne à soutenir, y compris fnancièrement, d’ambitieux programmes de numérisation de contenus. C’est la condition pour que le patrimoine européen soit numérisé en 2025. Il faut aussi diversifer les publics d’Europeana. Par le travail sur les réseaux sociaux, mais aussi en déve-loppant, avec TEL, une offre plus spé-cifque pour la recherche. Nous devons également contribuer aux efforts de la Commission pour impulser la néces-saire harmonisation des conditions d’accès aux œuvres sous-droits dans le respect du droit d’auteur.

E.N.: Je pense en effet que la question du droit d’auteur, avec celle du déve-loppement et du fnancement, est un enjeu majeur pour la numérisation du patrimoine culturel européen. Les bibliothèques nationales ont un rôle clé à jouer. Dans de nombreux pays ­d’Europe, elles sont en première ligne des programmes de numérisation et ont souvent un rôle de coordination. Cela dit, les projets de numérisation ne devraient pas se focaliser uniquement sur les trésors, mais de plus en plus sur la numérisation de masse. Assurer ­l’accès à l’information dans l’avenir nécessite de très importants investis­ sements fnanciers, car le volume de documents à conserver ne cesse de s’accroître de façon exponentielle. Il faut pour cela développer de nouveaux modèles économiques, parmi lesquels les partenariats public-privé.

B. R.: La recherche de partenaires pri-vés pour numériser les dizaines de mil-lions de documents des bibliothèques européennes est aujourd’hui une pra-tique courante et nécessaire. Tout en

poursuivant un effort important de numérisation sur fonds publics, la BnF vient elle-même de lancer un appel à partenariats [lire p. 3] pour la numéri-sation de douze corpus majeurs identi-fés au sein de ses collections. Nous exi-gerons évidemment que plusieurs conditions soient respectées, conformé-ment aux recommandations de laCom-mission européenne sur la publicité des accords et l’encadrement des contrepar-ties consenties au partenaire dans tout accord de partenariat public/privé. La coopération au niveau européen est de plus en plus indispensable et je tra-vaillerai à encourager la participation de tous, je pense en particulier aux BN de l’est et du sud de l’Europe, tout en développant nos liens avec la rive sud de la Méditerranée.

Propos recueillis par Sylvie Lisiecki

Ci-dessus

Elisabeth Niggemann et Bruno Racine.

Pour en savoir plus

www.cenl.org 

www.theeuroepanlibrary.org www.europeana.org» www.europeana.org

«Il faut consolider la bibliothèque

numérique européenne, assurer son avenir et en faire un point d’accès privilégié au patrimoine culturel européen.»

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