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Chroniques de la BnF – n°60 – 9

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Recueil La Pluie et le beau temps

éditions Gallimard, 1955, exemplaire dédicacé par Jacques Prévert à Boris Vian.

Ci-contre

Vernon Sullivan (pseudonyme de Boris Vian)

J’irai cracher sur vos tombes,

éditions du Scorpion, 1947 (édition originale).

Boris Vian

18 octobre 2011 – 15 janvier 2012

Site François-Mitterrand  Galerie François 1 er

Commissaire : Anne Mary Conseiller scientifque : Nicole Bertolt

Avec le soutien de la RATP .  

En partenariat avec France Musique et Paris Première.

C’est à cette période qu’il prend le pseudonyme de Vernon Sullivan. Inspiré des romans noirs américains qu’il affectionne, J’irai cracher sur vos tombes, jugé scandaleux, est cen-suré. Ce récit teinté de sexe et de vio-lence confère à l’écrivain, qui se pré-sente comme le t raducteur de l’œuvre, la réputation d’auteur sul­ fureux. Le succès des romans de ­Vernon Sullivan offre à Boris Vian une certaine sérénité fnancière mais entrave la réception de ses autres écrits, désormais associés au scan-dale. Il tirera de cette œuvre une pièce (1948), dont le manuscrit est exposé, ainsi que des photographies de la représentation.

Jazz et Saint-Germain-des-Prés

Entre archives sonores et audio­ visuelles, revues et pochettes de disques, la musique de jazz occupe une place centrale dans l’exposition. Les chroniques de Boris Vian contri-buent à la diffusion de ce genre en France et il devient rapidement une référence pour son érudition dans ce domaine. Saint-Germain-des-Prés et ses clubs lui offrent, comme à Juliette Gréco et à quelques autres, un repaire où s’amuser et retrouver un peu d’in-souciance après la Libé­ration. Le jazz innerve toute la création de l’écrivain. Dans L’Écume des jours , l’héroïne,

Chloé, tire son prénom d’un morceau de Duke Ellington, et les personnages se promènent le long de l’avenue Louis-Armstrong.

Avec Ursula

le début d’une nouvelle vie

Au début des années 1950, Boris Vian se sépare de Michelle et délaisse peu à peu Saint-Germain-des-Prés. Ces années diffciles sont évoquées dans l’exposition, notamment par

la présentation de pages du Journal à rebrousse-poil, suite de notes prises alors par Vian de temps à autre pour dire son amertume face à l’échec de sa vie privée et de sa vocation d’écrivain.

Il rebondit grâce à sa rencontre avec Ursula, une jeune danseuse de la troupe de Roland Petit qu’il épouse en 1954. À son contact, Boris Vian oublie ses désillusions et reprend goût à l’écriture. Il ose se lancer dans un nouvel univers de création : la chanson et la scène deviennent ses terrains de jeu favoris. Il entame une carrière de parolier, s’essaie à l’opéra et au théâtre, écrit des textes pour des courts-métrages et fait même quelques apparitions à l’écran en tant que fgurant. La pièce L’Équarissage pour tous , jouée de son vivant au théâtre des Noctambules en avril 1950, lui ouvre les portes du Collège de Pataphysique. La fantaisie et la dérision de cette pièce insolite et grinçante sont saluées par les pata-physiciens, parmi lesquels Raymond Queneau dont il reste très proche. Il devient également directeur artis-tique chez Philips en 1955 et écrit de nombreuses chansons, dont le célèbre Déserteur. Il en interprète cer-taines dans ses disques 45 tours

Chansons possibles et Chansons impos-sibles , et monte sur scène malgré un trac terrible. Il meurt à 39 ans d’une crise cardiaque lors de la première projection de l’adaptation cinémato-graphique de J’irai cracher sur vos tombes , sans avoir atteint le succès qu’il espérait et sans savoir que la postérité lui rendrait justice.

Coralie Morel

Catalogue

Sous la direction d’Anne Mary co-éd. BnF/Gallimard, 39 euros.

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