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Chroniques de la BnF – n°61 –
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Née en Californie en
1943
, de
parents d’origine f inlandaise,
Carolyn Carlson se forme auprès
d’Alwin Nikolaïs (chorégraphe et
pédagogue américain de la lignée
allemande) et devient soliste au sein
de sa compagnie, le Nikolaïs Dance
Theater à New York, dès
1965
. En
1968
, elle reçoit le prix du Meilleur
Danseur du Festival international de
Danse de Paris. Elle s’installe en
France en
1971
et danse dans la com-
pagnie d’Anne Béranger. En
1974
,
Rol f Liebermann, di recteur de
l’Opéra de Paris, la nomme Étoile-
chorégraphe et crée pour elle le
Groupe de recherches théâtrales de
l’Opéra de Paris (GRTOP). Carolyn
­Carlson y anime des ateliers d’impro-
visat ion, au cours desquels el le
­propose aux danseurs d’explorer
les constituants fondamentaux du
­mouvement (l’espace, le temps, le
rythme, la dynamique…), mais aussi
leur propre expression individuelle.
En
1980
Carolyn Carlson part pour
Venise, où elle fonde avec René
Aubry le Teatrodanza à la Fenice. De
1985
à
1991
, elle est accueillie au
Théâtre de la Ville à Paris. Dans les
années
1990
, elle réside en Finlande,
au Finnish National Ballet et au Hel-
sinki City Theater Dance Company,
dirige le Ballet Cullberg à Stoc-
kholm, puis la section danse de la
Biennale de Venise (de
1999
à
2002
).
Elle est aujourd’hui à la tête de deux
structures, l’Atelier de Paris-Carolyn
Carlson, installé à la Cartoucherie de
Vincennes, centre international de
masterclasses, de résidences et de
création qu’elle a fondé en
1999
; et
le Centre chorégraphique national
Roubaix Nord-Pas-de-Calais (depuis
2004
). Ses œuvres continuent d’être
présentées dans le monde entier.
Le fonds Carolyn Carlson concerne
essentiellement ses pièces chorégra-
phiques, mais également ses activi-
tés de calligraphe et de poète, qui
nourrissent ses créations. Carnets
de notes, croquis, poèmes documen-
tent l’élaboration
de ses spectacles ;
­programmes, dossiers de presse,
photographies, archives audiovi-
suelles et costumes, leur création et
leur diffusion.
S’y trouvent également des docu-
ments plus personnels, dont des car-
nets de voyages illustrés, de la corres-
pondance, des notes de cours, des
textes et des dessins…
Parmi cet ensemble très riche, signa-
lons la cinquantaine de carnets et
cahiers de notes illustrés par de
superbes croquis et dessins et par de
nombreux poèmes en forme de
haïkus. En effet, très inspirée par le
bouddhisme zen, la danse de Caro-
lyn Carlson, qu’elle préfère nommer
poésie visuelle
, est empreinte de philo­
sophie et de spiritualité. Ce fonds,
précieux pour l’étude du parcours de
l’artiste, sera prochainement complété
par le don des archives de ­l’Atelier de
Paris-CarolynCarlson, qui par ailleurs
œuvre à la valorisation de la mémoire
audiovisuelle.
Valérie Nonnenmacher
Ci-contre, à gauche
Carolyn Carlson
en répétition,
Festival d’Avignon,
1975
Ci-contre, à droite
Dessin de Carolyn
Carlson pour Gianni
de Luigi, texte de
Jacques Attali, 1996
Photo Fernand Michaud,BnF, Arts du spectacle.
Carolyn Carlson: la danse comme
poésie visuelle
En juin 2011, Carolyn Carlson, artiste majeure de la danse contemp
oraine, a fait don de ses archives au département
des Arts du spectacle. Des documents qui témoignent des multiple
s facettes de la chorégraphe et danseuse virtuose,
également poète et calligraphe.
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