Louis Rœderer,
mécène engagé
Depuis bientôt dix ans, Champagne Louis Rœderer soutient l’action de la BnF à travers un mécénat constant
et généreux, et le démontre une nouvelle fois en s’associant à l’exposition
Joel-Peter Witkin – Enfer ou Ciel.
Entretien avec Frédéric Rouzaud, son directeur général, et Michel Janneau, directeur général adjoint.
Comment ce partenariat
avec la BnF a-t-il
commencé ?
Michel Janneau:
En
2003
, au cours
d’un déjeuner avec des responsables
de la Bibliothèque, j’ai appris l’exis-
tence d’une magnifique collection de
photographies – cinq mi l l ions
d’images ! – qui était conservée dans
les sous-sols de la bibliothèque Riche-
lieu. La BnF n’avait pas le moindre
budget pour la faire connaître et la
valoriser. Je suis rentré à Reims dans
un état d’extrême excitation : il me
paraissait évident qu’il fallait aider la
Bibliothèque à mettre en valeur ce
fonds. Depuis, nous avons participé à
l’organisation de nombreuses exposi-
tions, à la galerie de Richelieu princi-
palement. Nous avons également créé
il y a quelques années la Bourse de
recherche photographique Louis
Rœderer, qui a beaucoup intéressé les
journalistes. J’ai toujours été très tou-
ché par la façon dont la BnF appréciait
notre présence en tant que mécènes et
nous avons construit une vraie amitié
avec les équipes de la Bibliothèque.
Quel bilan faites-vous
de cette action?
Frédéric Rouzaud :
Un bilan très
positif ! Et puis, dix ans pour Louis
Rœderer ce n’est rien ! Quand on
plante une vigne, la récolte vient au
bout de cinq ans, on laisse vieillir le vin
pendant dix ans…Nous sommes dans
des échelles de temps différentes. Par
ailleurs nous sommes très heureux de
participer au mécénat de cette institu-
tion prestigieuse au travers de ses col-
lections photographiques, parce que
cet art est à la fois moderne et acces-
sible au plus grand nombre.
Vous avez reçu en 2010 la
distinction de Grand Mécène de
la culture en reconnaissance des
efforts consentis par la maison
Rœderer en faveur de la BnF…
F. R. :
Et j’en suis très f ier ! Bien
entendu cela nous encourage à conti-
nuer, au point que nous venons de
créer la Fondation Louis Rœderer,
pour inscrire encore davantage notre
mécénat dans le long terme; il bénéfi-
ciera ainsi d’un budget propre et d’une
équipe dédiée. Nous voulons aussi
donner une meilleure visibilité à notre
action et l’ouvrir à d’autres projets.
Vous mécénez l’exposition
Joel-Peter Witkin
. Comment
s’effectue le choix des
expositions que vous soutenez ?
M. J. :
Nous avons une conf iance
absolue dans les choix et dans la pro-
grammation de la Bibliothèque. Et
nous voyons comme une chance que
Louis Rœderer puisse être associé à
des œuvres qui font débat, qui peuvent
être adorées ou détestées.
F.R. :
Ce mécénat a du sens pour
nous, et aussi des vertus internes.
Nous sommes des artisans du vin :
nous accomplissons un travail méti-
culeux, de précision, de rigueur et de
création puisque nous créons un nou-
veau vin chaque année. Nous n’avons
pas la prétention d’être des artistes,
mais nous rapprocher de l’art est une
source d’inspiration pour les gens qui
travaillent dans la maison.
Propos recueillis
par Sylvie Lisiecki
«Nous voyons comme une chance que Louis Rœderer
puisse être associé à des œuvres qui font débat, qui peuvent
être adorées ou détestées. »
Photo Didier Plowy/Ministère de la Culture.
Photo David Paul Carr/BnF.
Ci-dessus
Frédéric Rouzaud
reçoit du ministre
Frédéric Mitterrand
la distinction de
Grand Mécène de
la culture, 2010
Ci-dessous
Michel Janneau
et la lauréate de
la bourse Roederer,
septembre 2011
Mécénat
>