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France-Algérie :
dessins de presse
Après la 2
e
édition de la Biennale du dessin
de presse et avant l’exposition
Wolinski
cet été,
une présentation de dessins de presse français
et algériens se tient allée Julien Cain.
«Pour illustrer les relations
complexes entre la France
et l’Algérie, le dessin  
de presse nous a semblé  
la meilleure des portes
d’entrée, confie Raoul
Weexsteen, secrétaire
général de l’Association
France-Algérie (AFA) et  
l’un des deux commissaires  
de l’exposition. Le dessin  
de presse est une grande
tradition française  
qui existe aussi en Algérie,  
surtout depuis 1962,  
avec une vraie liberté de ton.
Les journalistes algériens
ont d’ailleurs payé un lourd
tribut à cette liberté. » L’exposition présente une sélection
d’œuvres d’une douzaine d’artistes, algériens et français :  
des dessins et caricatures, déjà publiés pour certains, inédits
pour d’autres. Ces dessins mettent en scène, avec l’acuité  
de l’humour et de la dérision, les liens particuliers, intenses,
passionnés et parfois douloureux entre les deux pays, qui
gardent la trace du passé colonial et de la blessure de la guerre
d’Algérie. Pour l’Association France-Algérie qui a conçu et
organisé cette exposition, il s’agissait de mettre à l’honneur  
des dessinateurs connus et inconnus. «Nous voulions aussi créer
les conditions d’une rencontre intergénérationnelle entre  
des artistes “historiques”, comme Plantu côté français et Haroun
côté algérien, et des artistes nouveaux tels Aurel, Valère, Coco,
dessinatrice française qui publie actuellement dans
Charlie Hebdo
et
L’Humanité
», ajoute Lise Lentignac, co-commissaire de
l’exposition. Ahmed Haroun, dessinateur de bande dessinée, né
en 1941 et «père» du dessin de presse algérien, proposera une
série de dessins qui ont rythmé les relations franco-algériennes
depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui. Mais la plupart  
des dessinateurs retenus évoquent la période contemporaine,
c’est-à-dire les trente dernières années. Enfin, une cimaise  
sera réservée à des dessins inédits réalisés par les dessinateurs
exposants qui le souhaitent, au rythme d’un dessin par semaine,
tout au long de la durée de l’exposition. L’Association France-
Algérie, créée en 1963 sous l’impulsion du général De Gaulle,
poursuit son patient travail de renforcement des liens entre
Français et Algériens. Cette exposition en est le témoignage.
Sylvie Lisiecki
sources d’information valides, beau-
coup de journalistes vont les cher-
cher sur les réseaux sociaux : jusqu’où
ces sources sont-elles crédibles ? Il en
est de même pour les appels à témoi-
gnage faits auprès des lecteurs par les
journaux : on peut légitimement se
demander si les lecteurs continue-
ront à payer pour entendre des témoi-
gnages de leurs pairs sans, bien sou-
vent, aucune mise en perspective. La
qualité de l’information est aussi une
question d’argent : pour proposer un
regard différent, il faut avoir les
moyens d’envoyer des journalistes
sur le lieu de l’événement. «La presse
cherche de nouvelles voies, conclut
Benjamin Prémel. Les sites de presse
en ligne peinent à trouver un équi-
libre financier. Chaque innovation
technologique fait naître l’illusion de
pouvoir tout embrasser, alors qu’en
fait les différents supports, papier,
web, se complètent. »
Sylvie Lisiecki
© Charlie Hebdo © Gébé BnF, Droit, économie, politique
© Aurel Révolution du jasmin, 2011
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L’Équipe.
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