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Graphisme contemporain et patrimoine(s)
Une exposition s’intéresse aux pratiques graphiques d’aujourd’hui en lien avec les diverses formes du patrimoine, du monument historique à l’œuvre théâtrale. Exemple avec l’Institut du monde arabe qui, à l’occasion de ses 25 ans et de la réouverture du musée, propose une communication basée sur une nouvelle police de caractères.
Alors que l’art contemporain est accueilli dans des sites patrimoniaux ou que des mises en scène revisitent les œuvres du répertoire, quelles relations les pratiques graphiques contemporaines entretiennent-elles avec le patrimoine ? L’exposition présente un choix de travaux de graphistes réalisés dans les années 2000, en France, pour un lieu, une collection, ou une manifestation à caractère patrimonial. Chargés de donner forme et cohérence à une variété de supports d’infor mation – affiche, livre, programme, carton d’invitation, site Internet –, les graphistes accompagnent aujourd’hui la mise en valeur
© Des Signes, le studio Muchir et Desclouds. BnF, Réserve des livres rares.
Création Polymago et photo Millet Millet, Manaï, de Givry. BnF, Estampes et photographie.
Ci-dessus
Carton d’invitation, création Des Signes, Patrimoines et architectures des métropoles durables – Entretiens du patrimoine et de l’architecture, 2011
Ci-contre
Affiche « Les grandes eaux musicales de Versailles », création Polymago, 2006
du patrimoine. Ils peuvent en proposer une vision contemporaine et sensible, qu’il s’agisse de monuments historiques (château de Versailles), de collections artistiques (musée du Louvre, musée Rodin, Cité de la céramique, Institut du monde arabe, Cité de l’immigration…) ou de patrimoines littéraire, théâtral ou musical. En faisant appel aux graphistes, les commanditaires ne souhaitent-ils pas a priori susciter émotion et curiosité, et marquer significativement leur territoire de l’esprit du lieu ou de l’œuvre, immédiatement identifiable dans la profusion des signes environnants ? C’est aussi le patrimoine de leur propre discipline que les graphistes peuvent explorer en offrant des interprétations de « monuments typographiques », en rendant hommage à l’un de leurs maîtres (Toulouse-Lautrec), ou en prêtant une attention particulière au savoir-faire en matière d’imprimerie. Et les documents conçus par les graphistes, à la fois très diffusés et en grande partie éphémères, n’entrentils pas dans des collections, notamment celles des bibliothèques, pour en constituer, à leur tour, le riche et fragile patrimoine ?
Sandrine Maillet et Anne-Marie Sauvage
4 – Chroniques de la BnF – no 67