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EXPOSITIONS ÉTÉ 1914
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Été 14, derniers jours de l’ancien monde
Été 14. Les derniers jours de l’ancien monde Du 25 mars au 3 août 2014 Site François-Mitterrand Grande Galerie Commissariat général Frédéric Manfrin et Laurent Veyssière Exposition réalisée dans le cadre de la Mission pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, 1914-2014
était également prévue. Notre partenariat se traduit concrètement par une coproduction (commissariat et financement), ainsi qu’une coédition du catalogue. Quelles pièces proviennent des collections du ministère de la Défense ? L. V : Ce sont par exemple des mémoires d’o ciers qui concevaient ce que pourrait être une guerre contre l’Allemagne, des manuels de doctrine, montrant comment les états-majors préparaient la guerre, par armes ou par types d’o ensives, en fonction des spécialistes de l’armée… C’est aussi un millier de fiches de « Morts pour la France » qui composeront un mur en clôture de l’exposition. Nous avons voulu rendre ainsi visible, et presque
Il y a ans, la déclaration de guerre de précipitait l’Europe dans ce qui allait se révéler un conflit d’une violence inouïe : la première guerre industrielle. En partenariat avec le ministère de la Défense, la BnF propose une exposition centrée sur les premiers jours de la Grande Guerre.
Chroniques : Laurent Veyssière, vous êtes conservateur général du patrimoine au ministère de la Défense et l’un des deux commissaires généraux de l’exposition. Comment cette coproduction entre la BnF et le ministère de la Défense est-elle née ? Laurent Veyssière : Elle s’inscrit dans le cadre d’une convention, signée le juillet entre la BnF et le ministère, qui prévoit de numériser les fonds documentaires de la Défense aujourd’hui absents des collections de la BnF, soit parce qu’ils n’avaient pas été envoyés à l’époque par le ministère dans le cadre du dépôt légal, soit parce qu’ils n’étaient pas concernés par le dépôt légal et que la BnF souhaitait quand même en garder trace. Ce sont essentiellement des cours, des mémoires et des ouvrages de doctrine militaire – imprimés et documents graphiques. Ils seront numérisés et consultables à distance sur Gallica et, pour certains, sur le site Mémoire des hommes1. Ce site internet a été créé en et se voulait un monument aux morts virtuel des soldats de la Première Guerre mondiale. Il répertorie désormais également les morts de tous les autres conflits contemporains. Il s’est élargi à d’autres types de documents, comme les journaux des marches et opérations de la Grande Guerre. Une exposition commune autour de la guerre
tangible, le choc énorme qu’a été cette guerre. Le visiteur pourra y voir des objets venant du musée de l’Armée, notamment des mitrailleuses, qui sont, avec l’artillerie, les armes « innovantes » de ce conflit : ce sont elles qui vont faucher les soldats en très grand nombre lorsqu’ils se lancent à l’assaut en rangs serrés et provoquer, dès les premiers jours, des dégâts considérables, auxquels personne ne s’attendait. On mesure ainsi le décalage entre les théories des états-majors et la réalité… Contrairement à ce que l’on croit souvent, les journées les plus meurtrières de la guerre ne sont pas celles de la bataille de Verdun, mais celles des , , et août . Le août, rien que du côté français, a fait morts.
Propos recueillis par Sylvie Lisiecki
Catalogue Été 14. Les derniers jours de l’ancien monde Sous la direction de Frédéric Manfrin et Laurent Veyssière 272 pages 250 illustrations Coédition BnF / ministère de la Défense – 39 € Ci-contre Un été comme les autres… Photo Agence ROL
1. www. memoiredeshommes. sga.defense.gouv.fr/
BnF, Estampes et photographie