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14 EXPOSITIONSLOUISE-DENISEGERMAIN
CHRONIQUES DE LA BnF Nº79
Beaux-Arts ; le succès et les encouragements recueillis dès ses premiers envois l’incitent à persévérer dans cette voie qui deviendra celle de toute une vie. Outre l’évocation de son activité de maroquinerie, l’exposition offre un panorama complet de l’œuvre relié de Louise-Denise Germain : premières reliures aux cuirs mordorés et martelés à décors estampés et lamés ; reliures des années vingt et trente en veaux sombres ou de couleurs vives dont les sobres décors lamés d’or et d’argent reposent sur des jeux de lignes où les titres occupent une place prépondérante ; reliures déclinant le thème de la croix ; reliures souples à bords tressés. Ce parcours met aussi en valeur les papiers peints et aquarellés, aux couleurs aussi variées qu’inattendues, que Louise-Denise Germain fabrique pour les proposer, dès avant-guerre, comme gardes dans ses reliures. Dans cet ensemble, une place particulière a été réservée aux pièces réalisées pour ses deux principaux mécènes, Gabriel Thomas et Louis Barthou, ainsi qu’à celles exécutées sur les deux livres conçus en 1922 avec le peintre Joseph Šima (18911971), qui devient son gendre en 1923. Pendant les trente années de son activité, Louise-Denise Germain a réalisé une œuvre qui n’a cédé à aucune tentation pour la facilité. Il convient aujourd’hui de lui rendre hommage en dévoilant toute la richesse et l’élégance nées de cette discrète obstination, expression d’un goût aussi sûr qu’exigeant.
FabienneLeBars Réserve des livres rares
L’œuvrerelié
Àl’écartdesmodes
Louise-DeniseGermain(1870-1936).Reliures Du6avril2017 au7mai2017 BnF I Arsenal Commissariat Fabienne Le Bars, BnF
Artiste décoratrice, Louise-Denise Germain (1870-1936) a réalisé une œuvre qu’aucune préoccupation de mode n’a jamais fait déroger à la ligne créatrice originale qu’elle s’était fixée. La BnF propose de redécouvrir cette artiste aussi discrète que talentueuse, en exposant plus de soixante-dix de ses reliures, mais aussi des objets de maroquinerie, portraits et extraits de correspondance. « Je travaille seule, sans élève ni ouvrière, ayant besoin de longues heures de tranquillité et de solitude. C’est pourquoi je veille tard dans la nuit. Mon travail me donne assez de joie pour que je n’aie besoin ni de vacances ni de distractions. La reliure m’intéresse par-dessus tout. Mais les sacs et les bibelots m’amusent par la recherche de l’élégance jointe au côté pratique et en toute chose, la curiosité de la réalisation me pousse à l’achèvement.» Ainsi s’exprimait Louise-Denise Germain en 1919.
L’artiste a débuté son activité vers 18981900 par la création d’objets en bois pyrogravé puis en cuir, matériau qu’elle traite selon ce même procédé pour le patiner d’or et d’argent, le nuancer et le marbrer ; elle complète ce travail par l’incrustation de lames et d’agrafes en métal argenté ou doré qu’elle fabrique elle-même. Cette technique ornementale originale devient rapidement sa signature et assure peu à peu son succès. Elle réalise accessoires de mode, objets de décoration ou éléments d’ameublement. Elle s’intéresse aussi très tôt à la reliure, domaine pour lequel elle avoue une passion particulière et auquel elle va appliquer ces mêmes procédés, loin des modes et modèles de l’époque, répondant aux séductions de l’Art nouveau ou aux formes nouvelles de l’art abstrait. Louise-Denise Germain va mener de front ces deux activités, exposant très régulièrement ses œuvres dès 1903 au salon d’Automne, puis au salon des Artistes décorateurs et au salon de la Société nationale des
Bois,cuir,oretargent