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Verdi, Wagner et l’Opéra de Paris
Pour le bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi (1813-1901) et de Richard Wagner (1813-1883), la BnF et l’Opéra national de Paris explorent les relations entre ces deux géants de l’art lyrique et l’Opéra de Paris.
© Olivier Rabaud, BnF, Bibliothèque-musée de l’Opéra
Giuseppe Verdi et R ichard Wagner ont follement aimé Paris : quelques années après l’échec parisien de son Tannhäuser, Wagner déclare au roi de Bavière, Louis ii : « Paris est le cœur de la civilisation moderne. […] Lorsque, jadis, je voulus devenir un célèbre compositeur, mon bon génie me conduisit aussitôt vers ce cœur. » « Quelle belle chose que ces théâtres de la grande capitale ! » écrit encore Verdi à son agent parisien, Léon Escudier. Les relations passionnelles et tumultueuses qu’entretiennent les deux compositeurs avec la France, et plus particulièrement avec l’Opéra de Paris, ont déjà donné lieu à des études et même à des expositions au Palais Garnier, mais le plus souvent, ces travaux et ces manifestations ont porté l’attention de manière disjointe sur chacun des deux compositeurs dans ses rapports avec la « Grande boutique ». Au travers d’une centaine de pièces – tableaux, dessins, maquettes de décors et de costumes, partitions, photographies, costumes, documents d’archives, vidéos – provenant des collections de la BnF, de l’Opéra national de Paris, du Centre national du costume de scène de Moulins et des Archives nationales, l’Opéra national de Paris et la BnF s’associent pour montrer comment ces deux contemporains amènent à l’Opéra une nouvelle conception du genre lyrique et une nouvelle vision
10 – Chroniques de la BnF – no 68
de la scène. Leurs idées se rejoignent d’ailleurs pour partie. Ils ont affaire aussi aux mêmes hommes : c’est sous la même direction, celle d’Alphonse Royer (1856-1862), que Le Trouvère de Verdi et Tannhäuser de Wagner entrent au répertoire de l’Opéra, respectivement le 12 janvier 1857 et le 13 mars 1861. Les enjeux institutionnels, artistiques, économiques et politiques qui régissent les relations de Verdi et de Wagner avec l’Opéra ne s’évanouissent pas avec le décès des deux compositeurs, bien au contraire : les ambitions artistiques et de modernité des directeurs, mais aussi les évolutions des rapports diplomatiques entre la France, l’Allemagne et l’Italie (à l’occasion notamment des deux conflits mondiaux qui marquent le xxe siècle), tout comme les mutations de l’économie du spectacle expliquent la dynamique qu’entretient le répertoire de l’Opéra avec l’œuvre monumentale et réformatrice de Verdi et de Wagner, de la première de Jérusalem de Verdi, en 1847, à la présentation du cycle complet de L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner, en 2013.
Mathias Auclair
Ci-dessus
Ci-contre
Esquisse de décor d’Aïda de Giuseppe Verdi, Acte IV, tableau 2, par Philippe Chaperon, 1880, dessin, aquarelle et gouache
Ci-dessous
Maquette de costume de Moidele Bickel pour La Walkyrie de Richard Wagner, 1976
© Moidele Bickel, BnF, Bibliothèque-musée de l’Opéra
Verdi, Wagner et l’Opéra de Paris
Catalogue
Verdi, Wagner et l’Opéra de Paris, sous la direction de mathias auclair, christophe ghristi et pierre Vidal. éditions de la bnF, 2013 – 39 euros.
17 décembre 2013 – 9 mars 2014
Bibliothèque-musée de l’Opéra, Palais Garnier Commissariat : Mathias Auclair, Simon Hatab et Pierre Vidal
BnF, Bibliothèque-musée de l’Opéra
Maquette de costumes d’Olivier Rabaud pour Le Vaisseau fantôme de Richard Wagner, 1937