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L’École française de danse fête ses 300 ans
À l’occasion du tricentenaire de l’École de danse, l’Opéra national de Paris et la BnF organisent une exposition retraçant l’histoire du Ballet de l’Opéra de Paris et de son école, indéfectiblement liés. Tableaux, sculptures, maquettes et photographies dessinent ainsi les grandes évolutions d’une institution plus vivante que jamais.
Après avoir excellé comme danseur et donné faste et prestige au ballet de cour, Louis xiv décide de ne plus danser en 1670. Soucieux dans le même temps de faire du style noble un véritable art de la scène et de jeter les bases institutionnelles de la professionnalisation des danseurs, il crée l’Académie royale de danse par lettres patentes de mars 1661 : elle doit « aviser et délibérer sur les moyens de perfectionner [la danse], et corriger les abus », afi n de remédier aux insuffisances des professionnels qui ternissent les spectacles royaux. Le 28 juin 1669, le roi accorde au poète Pierre Perrin le privilège de fonder une Académie d’opéra. Le privilège est fi nalement vendu au surintendant de la musique, Jean-Baptiste Lully, qui est nommé à vie à la tête de l’Académie royale de musique en mars 1672 et fait appel à Pierre Beauchamp pour régler les divertissements dansés de ses tragédies lyriques : l’Opéra de Paris et son Ballet sont créés. À la fin de son règne, en 1713, Louis xiv décide de fonder une école de danse au sein de l’Opéra : elle est chargée de garantir la qualité des artistes. D’abord réservée aux adultes, l’école est ouverte aux enfants à partir de 1784 et reste fidèle, depuis, à sa vocation de transmission du répertoire et d’ouverture à la création. C’est la double histoire du Ballet de l’Opéra de Paris et de son école – indéfectiblement liés – que retracent une centaine de pièces – tableaux, sculptures, dessins, maquettes, chorégraphies notées, photographies, costumes – provenant des collections de la BnF, de l’Opéra national de Paris et du Centre national du costume de scène de Moulins. De Beauchamp à Brigitte Lefèvre, des premiers responsables de l’École de danse, Maximilien Gardel et Jean Dauberval, à Élisabeth Platel, l’exposition présente les grandes ruptures institutionnelles et esthétiques que connaissent le Ballet et son école.
Ci-dessous
Le Ballet et l’École de danse de l’Opéra de Paris dans le grand escalier du Palais Garnier, 2012
De Noverre à Preljocaj Elle illustre aussi l’attrait des peintres comme Edgar Degas pour les danseuses de l’Opéra, la dimension sociale des spectacles de ballet, les grandes figures et évolutions du répertoire de la compagnie : l’introduction du ballet d’action et le rôle de Jean-Georges Noverre à la fi n du xviiie siècle, la naissance du ballet romantique avec Filippo et Marie Taglioni, l’invention du néoclassicisme avec Serge Lifar, les collaborations avec les peintres, l’apport de George Balanchine, Jerome Robbins, Roland Petit, Maurice Béjart, Merce Cunningham, Carolyn Carlson, Rudolf Noureev et Pina Bausch, la politique d’encouragement à la création et d’ouverture aux grands chorégraphes internationaux comme Trisha Brown, Mats Ek, William Forsythe, Jirí Kylián, John Neumeier, Angelin Preljocaj…
Mathias Auclair et Christophe Ghristi
Manifestations du tricentenaire de l’École française de danse : plus d’infos sur operadeparis.fr
Publication
Le Ballet de l’Opéra, sous la direction de Mathias Auclair et Christophe Ghristi, éd. Albin Michel.
Photographie Agathe Poupeney/OnP.
Le Ballet de l’Opéra de Paris
4 juin – 1er septembre 2013
Bibliothèque-musée de l’Opéra, Palais Garnier, place de l’Opéra, Paris 9e Commissariat : Mathias Auclair, Christophe Ghristi
12 – Chroniques de la BnF – no 66