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18 EXPOSITIONS TOPOR
CHRONIQUES DE LA BnF Nº78
1 Roland Topor, Traîne-misère, couverture de Cosy Corner, Paris, 1972 BnF, Estampes et photographie 2 Roland Topor, Un bon petit diable, 1977 Collection particulière
3 Roland Topor, affiche pour le journal Hara-Kiri, 1961 Collection particulière
4 Roland Topor, Planche extraite de Cosy Corner, 1972 Lithographie en couleur BnF, Estampes et photographie
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Topor met son talent au service du monde du spectacle dès les années 1960. Il collabore avec Federico Fellini, par exemple (pour Casanova), et écrit des scénarios. Son œuvre la plus remarquée dans le domaine du cinéma est La Planète sauvage, réalisée par René Laloux et pour laquelle il crée un grand nombre de dessins. En 1989, Topor crée encore avec Henri Xhonneux le film Marquis, en hommage à Sade. C’est avec le même réalisateur qu’il avait conçu Téléchat, une émission télévisée pour enfants. Il travaille aussi avec JeanMichel Ribes sur plusieurs projets dont les émissions burlesques Merci Bernard (1982-1984) et Palace (1988). Durant les années 1990, il s’adonne à la création de costumes et de décors pour le théâtre et l’opéra, en France et à l’étranger : La Flûte enchantée à Essen ou Ubu Rex à Munich. Lui-même met en scène Ubu Roi au Palais de Chaillot en 1992 et sa pièce L’Hiver sous la table en 1996. Ses pièces continuent d’être jouées aux quatre coins du monde.
« Dessiner, ce n’est pas savoir, c’est imaginer »
Conscient qu’entre soi et les autres, il y a moi, Topor déclare dans la préface d’un ouvrage de dessins de Federico Fellini : « Par une étrange aberration, bien des gens croient que dessiner comme tout le monde signifie “savoir dessiner”. Ils disent “je sais” dessiner tel animal, ou “ je ne sais pas” dessiner un portrait ressemblant. Pourtant, dessiner ce n’est pas savoir, c’est imaginer. C’est inventer à son propre usage, un code de formes et de signes, afin de se parler tout seul, pour communiquer avec les différentes couches de l’inconscient. » L’invitation que nous lance Topor à travers ses créations n’est pas une nouvelle incitation à nous soumettre à la vanité de l’artiste. Si ses inventions formelles sont admirables, appréciables ou critiquables, les idées qu’elles traduisent, en toute amitié, nous éveillent à nousmêmes. Il faut bien reconnaître que beaucoup d’artistes rêveraient d’avoir cette générosité.
Céline Chicha-Castex Département des Estampes et de la photographie Alexandre Devaux Spécialiste de Topor
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