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COLLECTIONS BELLES AMÉRICAINES
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ses choix sont dirigés par des lectures et des êtres qui l’amènent à se battre avec ténacité. Il engage ainsi toute son énergie d’éditeur infatigable au service d’écrivains tels que Georges Bataille, Albertine Sarrazin, Raymond Roussel, Françoise Sagan, Georges Darien. En 1972, l’un de ses auteurs, Jean Carrière, obtient le prix Goncourt pour son roman L’Épervier de Maheux. D’abord éditeur indépendant sous le nom des éditions du Palimugre (1945), qui deviennent en 1948 les éditions Jean-Jacques Pauvert, il doit ensuite, en proie à des difficultés financières, s’associer à d’autres éditeurs. En 1973, sa maison d’édition, rebaptisée Société nouvelle des éditions Pauvert, devient ainsi une filiale du groupe Hachette ; puis il fonde, en 1979, la Compagnie Jean-Jacques Pauvert et travaille en coédition avec des éditeurs, comme Julliard ou Grasset. Du fait de ce parcours, ses archives éditoriales ont été scindées en deux parties. Les éléments antérieurs à 1973 ont été déposés en 1993 par la maison d’édition Hachette à l’institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC). Quant aux archives que vient d’acquérir la BnF, elles sont postérieures à 1973 et étaient conservées dans la maison que possédait l’éditeur au Rayol-Canadel-sur-Mer. On y trouve de nombreux dossiers de suivi d’édition et sa correspondance (principalement à partir des années 1980) ; mais aussi, précieux témoignages de l’importance qu’il accordait lui-même à son engagement éditorial, quelques éléments d’archives concernant les premières années de son activité : agendas, carnets d’adresses, carnets de notes et cahiers de suivi éditoriaux. Jean-Jacques Pauvert ayant lui-même été auteur, ses archives contiennent par ailleurs des manuscrits et documents de travail autour de ses propres ouvrages, notamment de nombreux dossiers préparatoires de son Anthologie historique des lectures érotiques et de sa biographie du marquis de Sade.
Laurence Le Bras et Christian Lacombe Département des Manuscrits
Suivis éditoriaux et correspondances
BELLES AMÉRICAINES
Les collections numismatiques du département des Monnaies, médailles et antiques comprennent un bel ensemble de monnaies et jetons américains dont l’origine remonte à un don effectué sous le second Empire par un collectionneur passionné. Ce fonds, de plus de sept cents objets datant du xvii e au xxe siècle, a récemment été classé, restauré et catalogué ; une belle occasion de le redécouvrir. La section des monnaies étrangères compte de très beaux médailliers – hélas longtemps oubliés –, où figurent notamment des pièces des États-Unis d’Amérique. La collection des monnaies américaines est constituée de monnaies de la période coloniale (jusqu’en 1776), de monnaies datant de la construction du régime et de la fédération (années 1780) et de monnaies de l’État républicain (depuis le milieu des années 1790). La dernière période est la plus riche, puisqu’elle a permis de recueillir trois cent cinquante pièces, dont une quarantaine en or. Les monnaies postcoloniales ne sont cependant pas en reste, avec une soixantaine de cuivres rares des premiers États indépendants (Connecticut, New Jersey, Vermont, etc.), frappés au lendemain de la guerre avec l’Angleterre. Cette collection remarquable fut initiée en 1847 par l’original M. Vattemare, ambassadeur, économiste, bibliophile et ventriloque à ses heures, au cours de l’un de ses séjours aux États-unis. Les quelque 380 pièces qu’il en rapporta, afin de les offrir à la Bibliothèque impériale en 1861, sont essentiellement de cuivre ;
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