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20 EXPOSITIONS MESSIAEN
CHRONIQUES DE LA BnF Nº78
OLIVIER MESSIAEN
Messiaen, un génie au travail Du 17 janvier au 5 mars 2017 BnF I François-Mitterrand Galerie des donateurs Commissariat Marie-Gabrielle Soret
DANS LE LABORATOIRE DU COMPOSITEUR
Au début de l’année 2015, la Fondation Olivier Messiaen a confié à la BnF l’ensemble des manuscrits et des archives, rassemblés par le compositeur et son épouse Yvonne LoriodMessiaen. L’exposition, présentée Galerie des donateurs, éclaire le laboratoire d’un créateur hors norme. Avec l’arrivée de plus de cent cinquante mètres linéaires d’archives, c’est tout l’univers du compositeur qui entre au département de la Musique.
Compositeur, théoricien et pédagogue
« Ornithologue par passion, je le suis aussi par raison. J’ai toujours pensé que les oiseaux étaient de grands maîtres et qu’ils avaient tout trouvé : les modes, les neumes, la rythmique, les mélodies de timbres, et même l’improvisation collective…»
souvenirs et d’objets décoratifs japonais qui l’entouraient au quotidien ? Une étonnante collection de pierres, choisies pour leurs formes et leurs couleurs, n’a rien de surprenant lorsque l’on connait sa musique et les indications portées sur ses partitions ; pas plus que ces papillons aux ailes irisées, souvent cités pour expliquer les rythmes non rétrogradables. Après la disparition de son époux, Yvonne Loriod a eu à cœur de préserver ces archives en créant la Fondation Olivier Messiaen. Elle s’est elle-même employée à identifier les pièces, à les classer et à les préparer pour leur usage futur. L’examen de ces annotations permet aujourd’hui de mieux comprendre le rôle essentiel de cette femme remarquable, interprète de haut rang, pédagogue et compositrice au côté d’Olivier Messiaen. Prélever des échantillons représentatifs au sein d’un ensemble si vaste et complexe est un exercice délicat. C’est ici le « laboratoire » du musicien qui a été privilégié afin de montrer le terreau dans lequel l’œuvre s’est enracinée. Le parcours de l’exposition est organisé autour des thèmes suivants : les sources principales d’inspiration (couleurs, voyages lointains, nature et chants d’oiseaux, foi religieuse), l’entourage familial, la période de la guerre et la création du Quatuor pour la Fin du Temps, l’orgue et l’organiste, la présence d’Yvonne Loriod, l’évocation de quelques œuvres majeures, l’opéra Saint François d’Assise, les Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus ou la Turangalîla-Symphonie. Puisse ce parcours être suffisamment éloquent pour laisser deviner la richesse et la diversité de ces archives, et permettre ainsi d’évaluer l’ampleur de ce nouvel héritage qu’Olivier Messiaen a voulu laisser.
Marie-Gabrielle Soret Département de la Musique
Au cœur de la création
